Indexation automatique des salaires: comment expliquer que les salaires soient en réalité en baisse?

Alors que les salaires devraient connaître une indexation d’ampleur inédite, ils seront pourtant en baisse cette année. Comment expliquer ce paradoxe?

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Tout comme l’an dernier, le salaire réel des travailleurs va baisser de 2% en 2022, ressort-il d’une étude récente de la Banque nationale, du Bureau du plan et du SPF Économie sur les conséquences économiques de la guerre en Ukraine, relayée ce mercredi par la Libre Belgique.

Comment expliquer cette diminution malgré l’indexation automatique des salaires dans un contexte d’inflation galopante?

1.Les causes

En réalité, s’il existe des secteurs au sein desquels les salaires sont indexés lors du dépassement de l’indice pivot (indice qui, selon les prévisions du Bureau du Plan, aura été dépassé cinq fois au total en 2022), l’indexation automatique des salaires agit avec retard pour pas mal de catégories de travailleurs. «Pour plus d’un travailleur sur 3 (37,6%), cette indexation ne se produit qu’une fois par an», lit-on ainsi dans le quotidien, citant l’étude de la Banque nationale.

Souvent, cette indexation annuelle s’effectue à partir du mois de janvier. Dans de nombreux domaines (horeca, industrie alimentaire, employés de la CP200, etc.), la prochaine indexation sera donc historiquement élevée (plus de 10%), mais n’interviendra qu’en janvier 2023.

2.Suis-je concerné?

Pour savoir quand votre salaire sera indexé, il suffit d’identifier la commission paritaire à laquelle vous appartenez. Celle-ci est indiquée sur votre fiche de paie. À partir de là, vous pouvez connaître la fréquence de l’indexation de votre salaire: selon l’indice pivot, trimestrielle, bisannuelle, annuelle…

3.Les conséquences

La hausse automatique des salaires est censée protéger le pouvoir d’achat des ménages, qui est aujourd’hui fortement impacté par la crise énergétique et la flambée des prix. Or, lorsque les salaires réels sont en baisse, cela impacte forcément le comportement des consommateurs.

Dans ce contexte d’incertitude, la BNB note une chute de l’indice de confiance des consommateurs. Cette diminution se traduit par «une consommation qui est temporairement freinée par la lente décroissance du pouvoir d’achat (qui est toutefois mieux protégé que dans d’autres pays) mais soutenue par la baisse du taux d’épargne et le mécanisme d’indexation des salaires et des allocations sociales (qui compense mais avec retard)», lit-on encore dans La Libre.

Mais, relève la Libre Belgique, la hausse des heures prestées maintient toutefois le pouvoir d’achat tout juste en territoire positif pour 2022.

4.Perspectives

Si les salaires réels vont donc encore baisser cette année, les perspectives pour 2023 sont toutefois plus optimistes. En effet, la BNB table sur une hausse des salaires réels de 3%.