Pourquoi les prix des hôtels sont finalement moins chers qu’avant la crise sanitaire

C’est l’effet pervers de la crise inflationniste. En France, mais aussi au Royaume-Uni, au Portugal et en Espagne, l’inflation est telle qu’elle avale la montée des prix d’une chambre d’hôtel. Résultat, malgré ces hausses de tarifs, une nuit coûte moins cher qu’avant la pandémie. Toutefois, ce n’est pas le cas dans toute l’Union européenne…

par
AFP
Temps de lecture 3 min.

À juste titre, quand on parle de l’inflation, on évoque surtout la flambée des prix de l’énergie, mais aussi celle de l’alimentation, avec des paquets de pâtes coûtant plus cher, tout comme la viande et la volaille surgelées. Dans une récente interview, un expert du cabinet NielsenIQ nous révélait que les prix avaient gonflé de 22,01% en une année rien que dans ce rayon. Ce ne sont malheureusement pas les uniques postes de dépenses concernés…

Alors que la saison estivale bat son plein, même les vacances n’échappent pas à cette crise inflationniste, bien au contraire. Sur le seul mois de mai dernier, l’Insee avait relevé que les prix des services de restauration et d’hébergement avaient progressé de 1,6%, soit deux fois plus vite que l’indice des prix à la consommation (0,7%). La montée des prix des hébergements, évaluée à +4,7% sur un seul mois, a clairement fait peser la balance. Sur une année, on observe une progression de 17,4% rien que pour les hôtels.

Au final, plus ou moins cher?

Bref, les vacances coûtent plus cher. Mais sont-elles aussi plus onéreuses qu’avant la pandémie, période atypique qui a complètement congelé toutes les activités touristiques? A en croire une étude analytique réalisée par le cabinet de data Mabrian, la hausse des prix des hôtels en France par rapport à 2019 a surtout concerné les établissements cinq étoiles, à +20%.

Respectivement, les tarifs des hôtels trois et quatre étoiles ont progressé de 2% et 5%. En parallèle, l’étude s’est intéressée au calcul de l’inflation entre juillet 2019 et juin 2022 afin de savoir si une nuit à l’hôtel nous coûtait désormais plus cher… La réponse est non en ce qui concerne les établissements français de trois ou quatre étoiles; l’inflation étant évaluée à 7,83%. C’est le cas aussi de toutes les gammes d’hôtels espagnols, où l’inflation se situe à 13,55%. Au Royaume-Uni, le phénomène est d’autant plus renforcé par la baisse des tarifs dans les quatre et cinq étoiles (de 1% et 12% respectivement). Au Portugal, la hausse des prix des quatre étoiles est restée en dessous de l’inflation tandis que les prix des trois étoiles ont même reculé. En Italie, c’est l’effet inverse: quand on prend en compte l’inflation, à 9,12%, ce sont les établissements les plus luxueux (quatre et cinq étoiles) qui sont moins coûteux par rapport à 2019. A contrario, les trois étoiles transalpins affichent des tarifs en progression de 27%, dépassant largement le repère de l’inflation…

La Grèce, l’exception

Cependant, le phénomène ne concerne pas toutes les destinations européennes. Les vacances à l’hôtel en Grèce sont en effet bien plus onéreuses que par le passé. Le tarif des hôtels cinq étoiles a littéralement flambé, de l’ordre de 134%. La hausse s’évalue à 82% pour les quatre étoiles et à +31% pour les trois étoiles. Entre 2019 et 2022, l’inflation quant à elle se concentre à 6,87%, ce qui ne permet pas de prescrire le pays hellénique comme le bon plan de cet été 2022.