Pourquoi le variant BA.5 est-il le pire que le monde ait connu ?

La pandémie de coronavirus s’accélère en Europe et à travers le monde, avec une hausse remarquable des contaminations et des hospitalisations recensée ces dernières semaines. En cause : BA.5, un sous-variant d’Omicron qui inquiète les experts, au point de l’avoir qualifié de « la pire version du virus » que le monde ait connu jusqu’ici.

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Rédaction en ligne
Temps de lecture 3 min.

Les chiffres actuels du coronavirus sont préoccupants : la Belgique enregistre près de 7.700 contaminations quotidiennes (+39%) et 143 nouvelles admissions à l’hôpital chaque jour (+18%). Au total, 1.951 patients Covid sont hospitalisés, dont 88 en soins intensifs.

Cette tendance à la hausse est générale sur le Vieux continent : sur l’ensemble de la zone OMS Europe, le nombre de nouveaux cas est en forte hausse depuis fin mai, et a atteint près de 3 millions de cas sur les sept derniers jours. Et l’on sait que ce n’est que la partie émergée de l’iceberg, vu la généralisation des autotests pour se dépister.

Cette nouvelle vague nous rappelle amèrement que la pandémie est loin d’être derrière nous. Au contraire : le virus évolue, échappe à notre immunité et provoque une nouvelle flambée épidémiologique. Cette fois, elle est signée BA.5, un sous-variant d’omicron.

Évasion immunitaire

« C’est la pire version du virus que nous ayons vue », a indiqué Eric Topol, cardiologue et professeur de médecine moléculaire, sur la chaine américaine CNN. Cette nouvelle mutation inquiète l’expert, car elle fait passer « l’évasion immunitaire, déjà étendue, au niveau supérieur et, en fonction de cela, entraîne une transmissibilité plus élevée », bien plus que tous les autres versions du virus.

Mais comment expliquer cette évasion immunitaire ? Celle-ci est due aux mutations du virus, et notamment aux mutations dans sa protéine (la fameuse protéine Spike). Ces mutations rendent BA.5 tellement différent des versions précédentes du virus auxquelles notre système immunitaire a pu être confronté (via une infection antérieure ou la vaccination) qu’il ne le reconnaît plus. Autrement dit, nos anticorps ont plus de mal à identifier BA.5, et sont donc moins efficaces pour le neutraliser.

Ainsi, en étant plus résistant face à l’immunité, BA.5 augmente fortement le risque de réinfection. Et c’est ce potentiel de réinfection qui le rend particulièrement virulent.

Pas le dernier variant

Pour l’heure, ces nouvelles infections ne semblent pas être suivies par des admissions aux soins intensifs ou des décès. « Mais ça reste vraiment préoccupant », poursuit Eric Topol.

Selon le cardiologue, BA.5 est loin d’être la dernière mutation du virus que le monde connaîtra. « Un nouveau lot de variants pourrait sortir de nulle part, de la même manière qu’omicron est apparu de manière inattendue en novembre avec une étonnante collection de mutations. Inévitablement, nous pourrions voir une nouvelle famille de lettres grecques comme omicron », estime le spécialiste. « Il y a encore de la place pour que ce virus évolue. Il évolue de manière accélérée depuis des mois maintenant. Il faut donc compter dessus. »

Quid des vaccins ?

Face à la forte remontée des cas sur le continent, l’Organisation mondiale de la santé en Europe a recommandé une deuxième dose de rappel de vaccin contre le Covid-19 pour les personnes vulnérables. Les agences sanitaires de l’Union européenne avaient, elles, recommandé une deuxième dose de rappel contre le Covid-19 à tous les plus de 60 ans, face à la nouvelle vague actuelle de cas.

Même si BA.5 échappe davantage à l’immunité vaccinale, les vaccins restent une bonne protection contre le développement de formes graves de la maladie ou l’hospitalisation. Quant à voir un vaccin spécifiquement adapté à la souche BA.5, ce ne sera pas avant la fin de l’année.