Les cas de Covid explosent: Le masque va-t-il faire son grand retour?

Alors que le nombre de nouvelles infections au coronavirus explose actuellement en Belgique et que le nombre d’admission à l’hôpital est aussi en constante augmentation, une question se pose: le port obligatoire du masque pourrait-il bientôt faire son grand retour?

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Les derniers chiffres concernant le coronavirus en Belgique ont été publiés mardi matin par l’Institut de santé publique Sciensano. Il en ressortait que, entre le 21 et le 28 juin, il y a eu en moyenne 101,1 admissions à l’hôpital par jour pour cause de Covid-19, soit une hausse de 32% par rapport à la période de référence précédente. Entre le 18 et le 24 juin, 3.826 nouvelles contaminations à la Covid-19 ont été dépistées en moyenne par jour, en hausse de 38% par rapport à la semaine précédente.

Des recommandations en France

En France, où le nombre de contaminations explose également, des mesures pourraient bientôt être prises. Pour l’instant, il s’agit de recommandations qui ne sont pas encore obligatoires. Ce mardi, la Première ministre Élisabeth Borne a demandé aux préfets et autorités sanitaires d’encourager le port du masque «dans les lieux de promiscuité» et les «espaces clos», en particulier «les transports en commun».

La SNCF lance un appel aux voyageurs

Hier, à l’aube des premiers départs en vacances, le patron de la SNCF Jean-Pierre Farandou a appelé les voyageurs à porter de nouveau le masque dans les gares et les trains, par «sens civique». «Il faut protéger nos personnels, il faut protéger nos voyageurs», a-t-il lancé.

Pour l’infectiologue Gilles Pialoux, chef de service à l’hôpital Tenon à Paris, il s’agit d’une «mesure d’attente par rapport à des mesures de contrainte de masse». «On aurait dû utiliser ce temps de calme relatif pour instaurer des messages de prévention qui dépassent le cadre du masque», a-t-il regretté mercredi sur franceinfo.

L’exploitant de liaisons en autocar longue distance FlixBus a également annoncé mercredi «encourager ses passagers à remettre le masque à bord de ses bus et en gare», invoquant «la hausse régulière du nombre de cas positifs en France». FlixBus veut «assurer la santé de ses passagers et de ses employés, lors d’un été qui s’annonce record en termes de fréquentation», a ajouté l’entreprise dans un communiqué.

En Belgique, experts et politiques sont d’accord (pour le moment)

En Belgique, pour le moment, les experts comme les politiques ne sont pas favorables au retour du masque obligatoire dans les transports en commun. Frank Vandenbroucke, le ministre de la Santé, se contente d’une recommandation aux plus vulnérables. Même son de cloche du côté du cabinet du ministre de la mobilité, Georges Gilkinet. «Il n’y a pas la volonté de le rendre à nouveau obligatoire à l’heure actuelle», a déclaré son porte-parole. Le virologue Yves Van Laethem s’est également montré défavorable concernant le retour du masque obligatoire. «Ça ne changerait donc pas grand-chose, si ce n’est embêter son monde», a-t-il déclaré à Sudinfo.

L’exemple du Portugal

Il faut dire que l’exemple du Portugal suscite des interrogations. L’explosion des cas de Covid a commencé il y a plusieurs semaines déjà à cause du variant BA.5, et cela alors que le port du masque était encore obligatoire dans les transports en commun. D’ailleurs, malgré la hausse des contaminations, l’impact dans les hôpitaux portugais avait été plus limité que lors des précédents pics.

Les tests rapides pourraient remplacer les tests PCR

Par ailleurs, Elke Wollants, responsable de laboratoire à l’Institut Rega (KU Leuven), a rappelé hier que les tests rapides pouvaient être utilisés pour détecter différents variants du coronavirus.

Selon la responsable de laboratoire, la seule raison avancée pour continuer à travailler avec les tests PCR était le fait qu’ils pouvaient détecter les différentes variantes. «Les tests rapides semblent également pouvoir le faire. C’est une étape logique pour se détourner des tests PCR beaucoup plus chers», précise Elke Wollants, qui estime que cette découverte «change la donne».