Cette arme de taille dont dispose l’Ukraine pourrait changer l’issue de la guerre

Depuis le 24 février, l’Ukraine se bat avec ses armes pour résister à l’invasion russe décidée par Vladimir Poutine. Volodymyr Zelensky peut compter sur le soutien de l’Otan pour recevoir des armes, mais la plus dévastatrice d’entre elles appartient bel et bien à l’Ukraine et est même tout à fait naturelle… Explications!

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Avez-vous déjà entendu parler de «raspoutista»? Venant du russe, ce terme désigne les périodes de l’année durant lesquelles, du fait de la fonte des neiges au printemps ou des pluies d’automne, une grande partie des terrains plats se transforment en mer de boue sous l’action de l’eau.

Ce phénomène a, depuis le début de l’offensive russe, causé de lourdes pertes dans les rangs de la Russie. De nombreux engins se sont enlisés dans la boue, causant des dégâts matériels mais aussi un ralentissement des troupes russes. Pourtant, la raspoutista n’est pas nouvelle et remonte à des siècles. Un certain Napoléon avait vu la progression de ses troupes ralentie en 1812, et Adolf Hitler avait connu le même problème.

Grave erreur stratégique?

Vladimir Poutine a-t-il fait là une grave erreur stratégique, ou était-il conscient du problème, mais estimait qu’il n’était pas suffisamment important que pour décaler l’invasion? Les experts, interrogés par CNBC, avancent plusieurs pistes pour justifier cette stratégie militaire. Le président russe a pu vouloir retarder son invasion afin de ne pas gâcher les Jeux olympiques d’hiver de Pékin.

Il est aussi possible qu’il ait pensé que Kiev tomberait rapidement, et que le gouvernement de Zelensky serait dissous après quelques jours de guerre. Le mystère reste entier pour Maximilian Hess, du Foreign Policy Research Institute, relayé par nos confrères de «korii.» : «Cela pose de vraies questions. Les Russes ont fait ces exercices militaires et se sont entraînés à une invasion pendant une décennie. Et pourtant ils n’y ont pas pensé, ou ils ont manqué de la coordination nécessaire pour mettre les bonnes unités aux bons endroits, pour se déplacer de la bonne manière, et ainsi s’adapter à quelque chose qui est connu depuis 300 ans.»

Même son de cloche pour Sam Cranny-Evans, analyste pour la firme britannique RUSI, selon qui les armées russes ont mal calculé la terramécanique. Un blindé russe moderne pourrait progresser sans peine dans la boue ukrainienne, mais lorsque toute une colonne doit passer, cela devient beaucoup délicat.

Un officiel de la Défense américaine affirme quoi qu’il en soit que l’Ukraine dispose désormais de plus de chars que son voisin. Reste à savoir s’ils parviendront à éviter de se faire piéger par la raspoutista