Le petit-déjeuner est-il vraiment le repas le plus important de la journée?

En matière de nutrition, c’est peut-être l’adage le plus populaire: le petit-déjeuner est le repas le plus important de la journée. Mais qu’en est-il vraiment? S’agit-il d’une simple idée reçue ou d’un véritable conseil santé?

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C’est une phrase que l’on a tous entendu étant petit: «il ne faut surtout pas sauter le petit-déjeuner, c’est le repas le plus important de la journée». Or, les régimes de jeûne intermittent, de plus en plus populaires, questionnent ce vieil adage. Que faut-il penser?

Le plein d’énergie

Si l’on en revient à son étymologie, déjeuner signifie précisément rompre le jeûne de la nuit. En effet, notre corps puise ses réserves durant la nuit pour se développer et se réparer. En déjeunant le matin, on absorbe donc une nouvelle dose d’énergie et de nutriments. Cela nous permet de relancer notre métabolisme et d’être en forme pour attaquer la journée. En cela, le petit-déjeuner reste un repas important. Par ailleurs, le matin la période la plus propice pour absorber les protéines et glucides.

Pour un petit-déjeuner équilibré, il faut associer céréales (entières, et non les produits ultra-sucrés issus de l’agroalimentaire), protéines et fruit frais.

Mais s’en priver signifie-t-il vraiment des risques pour la santé?

«À privilégier»

Plusieurs études ont associé l’absence de petit-déjeuner à une prise de poids, à des risques d’obésité, de problèmes cardiaques ou encore de diabète. Or, toutes ces études se basaient sur des méthodologies peu convaincantes, expliquait un article de fact-checking de Libération. Surtout, toutes ces études étaient financées par… Kellogg’s (et d’autres entreprises similaires).

Aujourd’hui, on ne dispose donc pas d’études dont les données permettraient véritablement de conclure à des relations de cause à effet. C’est d’ailleurs un argument phare pour les adeptes du jeûne intermittent.

Néanmoins, «les données convergent et plusieurs études mettent en avant des associations fortes», souligne auprès du Figaro le professeur François Mariotti, professeur de nutrition à AgroParisTech. «Il est rare que l’on ait des certitudes en matière de nutrition, mais le petit-déjeuner semble être plutôt un repas à privilégier», juge ce spécialiste.

Pas de hiérarchie

Un repas qui serait donc «à privilégier» plutôt qu’une absolue nécessité*. Selon une enquête réalisée à la demande de Panos, seuls 76% des Belges prennent leur petit-déjeuner tous les matins. Certains n’ont tout simplement pas d’appétit au réveil. Faut-il se forcer?

La majorité des spécialistes s’accordent pour dire qu’il n’en est pas nécessaire: il n’y aurait pas de problème à décaler l’heure de la collation, tant que le jeûne ne dure pas trop longtemps (12 ou 14 heures).

En conclusion, le «sacro-saint-petit-déjeuner» n’a pas de véritable raison d’être érigé en tant que repas le plus important de la journée. Il n’y a d’ailleurs pas de raison de hiérarchiser les repas. Mieux vaut en revanche porter une attention à ce que nous mangeons tout au long de la journée, en se fiant à notre corps, notre rythme et nos besoins.

*Il convient toutefois de nuancer: pour les enfants, adolescents et femmes enceintes, le petit-déjeuner reste essentiel.