Maisons hantées, films d’horreur…: pourquoi aime-t-on tellement se faire peur?

À l’approche d’Halloween, les films d’horreur se multiplient sur les plateformes de streaming et les parcs d’attractions comme Walibi passe en mode horrifique. Mais qu’est-ce qui fait que l’homme aime tellement se faire peur de la sorte? Éléments de réponse avec Metro.

par
Sébastien Paulus
Temps de lecture 3 min.

Depuis samedi dernier, les fans de grands frissons sont gâtés à Walibi, puisqu’en plus de ses attractions à couper le souffle, le parc est passé en mode Halloween jusqu’au 6 novembre. Et si de nombreux visiteurs adorent se faire peur de la sorte, d’autres ne supportent pas ça. Même constat quand il s’agit des films d’horreur, que certains détestent tandis que d’autres ne peuvent pas le supporter. En partant de là, Metro s’est posé une question simple: qu’est-ce qui fait que l’être humain aime tellement se faire peur?

Pourquoi aime-t-on ça?

Profiter de l’absence de danger : dans une étude menée par trois chercheurs de l’université de Pittsburgh, on apprend que se faire peur peut avoir des bienfaits psychologiques, quand elle survient pour des prétextes et en l’absence de véritables dangers. Par exemple, regarder un film d’horreur ne nous met pas en danger, et le fait de ressentir de la peur malgré eux peut être perçu comme positif, il s’agira là d’un bénéfice secondaire, un concept de psychanalyse complexe sur lequel nous ne nous attarderons pas ici.

Se sentir mieux : les chercheurs de cette étude ont calculé voulu voir comment les gens se sentaient après avoir été dans une attraction à sensations fortes horrifique dont ils n’ont pas mentionné le nom. « D’abord, nous avons appris que les participants se sentaient significativement mieux après avoir été effrayés qu’avant, et que plus l’expérience était terrifiante, intense et exaltante, plus cet effet était fort», explique Margee Kerr. L’anxiété des participants a largement diminué une fois l’expérience achevée, constatent les scientifiques.

Améliorer la confiance en soi : Cette étude précise aussi qu’affronter ses peurs permet d’améliorer sa confiance en soi et d’apprendre des nouvelles choses sur nous-mêmes. Le fait de relever le défi implique une diminution de l’activité électrique du cerveau, ce qui est un signe d’apaisement.

Se sentir vivant : d’après Philippe Stephan, pédopsychiatre au CHUV, se faire peur c’est aussi se sentir plus vivant que jamais. «Le désir de se faire peur, c’est d’abord la recherche de quelque chose qui vient confirmer votre existence. C’est une émotion intense, qui vous traverse et qui vous fait ressentir fortement le fait d’exister, précisément au moment où vous imaginez un danger qui vous menace», détaille-t-il auprès de nos confrères du magazine «Le Temps».

Mettre en image des désirs qui nous effraient : On aborde ici des formes de désir bizarroïdes, inavouables voire dangereuses qui peuvent nous faire peur. «On peut alors les projeter, comme sur un écran. On voit cela à l’œuvre dans l’univers des films d’horreur, où l’on aime aller se faire peur parce que ces films représentent, justement, une partie de nos désirs qui nous effraient», précise l’expert.

Pourquoi est-on fasciné par les serial killers?

La question mérite naturellement d’être posée, et un premier élément qui y répond est de constater que cette fascination vient d’une incompréhension de la façon de penser des serial killers. «On ne sait pas réellement comment sont les tueurs en série, car si on le savait, il n’y aurait aucune fascination», explique l’auteure du livre UK Serial Killers Emily Tibbats. Vous pouvez d’ailleurs retrouver l’intégralité de cette analyse ici.