Faut-il interdire les sprays nasaux en vente libre en Belgique?

En Belgique, les sprays nasaux sont proposés en vente libre dans toutes les pharmacies. Pourtant, ils sont loin d’être sans danger. Faut-il les interdire?

par
T.W.
Temps de lecture 3 min.

C’est un geste qui peut paraître anodin. En automne et en hiver, dès qu’on a l’impression d’avoir le nez bouché, un petit coup de spray dans la narine et c’est reparti, on respire à nouveau correctement. Mais attention, la dépendance n’est jamais très loin.

En vente libre en Belgique

En Belgique, n’importe qui peut aller dans une pharmacie et obtenir pour moins de 10 € un spray décongestionnant. Il n’y a même pas spécialement besoin de pousser la porte d’une officine, les sprays nasaux peuvent être commandés en quelques clics sur Internet.

Addiction et dépendance

Quand on commence à utiliser un spray pour déboucher son nez, on peut très vite tomber dans une spirale infernale. Un petit coup de spray soulage quasi immédiatement et permet à nouveau de bien respirer. Cela fait du bien sûr le coup mais après quelques heures, l’effet se dissipe, les muqueuses regonflent et on sera à nouveau tenté de se soulager en utilisant un spray décongestionnant. Le risque de dépendance est bien réel et après quelques semaines, cela peut entraîner ce qu’on appelle une «rhinite chronique médicamenteuse».

Maximum 30 jours par an

Pour éviter de tomber dans cette dépendance, il y a quelques règles à respecter. «Ces sprays ne doivent pas être utilisés plus de 5 à 7 jours d’affilée, plus de 4 à 5 fois par an, soit maximum 30 jours par an, sinon vous mettez le pied dans la dépendance», explique à nos confrères de L’Avenir Dr Thibert Robillard, président de l’Union professionnelle belge ORL.

Les alternatives

Si vous avez le nez bouché, il existe des alternatives qui ne vous rendront pas addict. On vous conseille par exemple les sprays nasaux avec une solution saline comme le Sterimar ou Physiomer. Il existe aussi des solutions maison et zéro déchet pour nettoyer son nez comme la théière à nez, également appelée la neti lota.

Vers une interdiction?

En France, cela fait plusieurs années que les sprays nasaux ne sont plus disponibles en vente libre. Pour s’en procurer un, il faut avoir l’ordonnance d’un médecin. Peut-on imaginer que ce soit bientôt le cas en Belgique? Malgré une volonté de la part des professionnels de la santé, il semblerait que ce ne soit pas prêt d’arriver. «Cela fait 30 ans que l’on demande qu’ils fassent l’objet d’une prescription. C’est aberrant quand on voit le coût des traitements pour déshabituer les personnes ou réparer les dégâts causés aux muqueuses», conclut le docteur Robillard.

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