Qui sont ceux qui dévoilent le plus leurs informations personnelles sur les réseaux? Une étude dresse leur profil

Les femmes et les usagers hors du système universitaire ont une tendance à dévoiler plus d’informations personnelles sur les réseaux. C’est le résultat d’une étude menée par le Penn State College of Information Sciences and Technology en Pensylvannie. Ces populations pourraient être donc plus vulnérables aux menaces en ligne notamment sur les questions de confidentialité et de vie privée.

par
AFP
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Parallèlement, les chercheurs ont observé que ni le statut socio-économique ni la démographie ne constituent un facteur significatif dans l’utilisation des fonctions de sécurité des comptes. De manière inattendue, ils se sont aussi rendu compte que les utilisateurs partagent moins d’informations personnelles que ce qu’ils avaient prévu au début de leur expérience. Les chercheurs ont tenté de comprendre si des facteurs sociodémographiques peuvent influer sur la propension d’un utilisateur à partager des informations personnelles en ligne.

«On s’inquiète de plus en plus de la répartition inéquitable des risques pour la vie privée entre les différents groupes sociodémographiques en ce qui concerne le partage d’informations en ligne, a déclaré Sarah Rajtmajer, professeur adjointe en sciences et technologies de l’information. L’approche expérimentale adoptée dans ce travail nous a permis une première tentative de combler ce fossé».

L’étude de Penn State se différencie des anciens rapports qui ne prenaient en compte que les variables de sexe et d’âge sans se soucier de l’environnement sociodémographique. Ces travaux antérieurs indiquent que les personnes appartenant à des tranches sociales inférieures ont plus de difficultés à comprendre les habitudes et les moyens de contrôle autour de la confidentialité en ligne.

Mieux comprendre et mieux contrôler ses informations

Les chercheurs ont interrogé 110 utilisateurs actifs de Twitter et ont suivi leurs comportements de publication dans plus de 6.900 tweets au cours d’un mois. Puis, à l’aide de méthodes d’analyse statistique, ils ont examiné les tweets pour y déceler les mentions de sujets appartenant à 12 catégories de divulgation de soi (telles que l’état civil ou le lieu de résidence) et ont indiqué à quelle catégorie le tweet correspondait, le cas échéant.

Ces catégories ont ensuite été mesurées par rapport à six facteurs sociodémographiques: revenu, sexe, âge, niveau d’éducation, race/ethnicité et profession. Une enquête a été envoyée aux participants après l’étude pour recueillir leurs souvenirs de la divulgation de leurs informations, que les chercheurs ont comparés à leurs messages réels.

Les gens ne se souviennent pas toujours de ce qu’ils partagent sur les réseaux sociaux, ce qui peut constituer un problème majeur. Rappeler aux gens leurs comportements de partage pourrait être une bonne solution pour les aider à garder une trace du type de données qu’ils partagent publiquement.

Il existe également des scénarios dans lesquels les utilisateurs ne se rendent pas compte qu’ils partagent des posts contenant des informations personnelles avec un public comprenant leurs collègues de travail ou le grand public. Pour les chercheurs, ces éléments vont permettre aux gens de mieux comprendre leur personnalité publique et un meilleur sentiment de contrôle lorsqu’ils utilisent les réseaux sociaux.