Le cri du cœur d’un urgentiste face à un jeune patient Covid non-vacciné: «Il avait peur de rendre son fils orphelin»

Sur Twitter, un aide-soignant a fait part de son émotion face à un patient Covid dans un état grave qu’il a traité à l’hôpital. Celui-ci n’avait pas encore décidé de se faire vacciner parce qu’il voulait se laisser du temps, mais s’est retrouvé paniqué à l’idée de laisser son fils de 6 ans orphelin.

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S’il n’empêche pas à 100% la transmission du coronavirus, le vaccin a surtout pour but de diminuer le développement des formes graves de l’infection. C’est pour cela que les autorités appellent la population à se faire vacciner, surtout depuis que le variant Delta, plus contagieux, s’est installé en Europe.

Romain Brune, un urgentiste qui travaille dans un hôpital en Seine-Saint-Denis, a expliqué, sur Twitter dans un premier temps, avoir eu affaire un à patient «Covid grave» pour la première fois depuis le moins de mars.

L’homme de 40 ans n’avait pas d’antécédent mais était en état de détresse respiratoire. «Il avait une saturation très basse, le reflet de l’oxygène dans son sang était très bas. Donc on lui a mis de l’oxygène pour qu’il respire mieux et pour lui sauver la vie. Il a ensuite été transporté en réanimation», a expliqué l’urgentiste à nos confrères de BFM TV.

«Je lisais la peur dans ses yeux»

Si Romain Brune a voulu raconter cette intervention, c’est parce qu’elle représentait pour lui «un moment très fort et très intenses»: «Sa femme était en pleurs. Elle était effrayée et affolée. Lui aussi, je lisais la peur dans ses yeux. Il m’a dit qu’il avait peur de mourir et laisser son fils de six ans seul».

Afin d’adapter au mieux son traitement, Romain Brune a alors demandé au patient s’il était vacciné. Celui-ci lui a répondu que non. Il n’était pas anti-vax, loin de là, il voulait juste «se donner le temps»: «C’était juste un monsieur qui, comme la plupart des gens, s’est laissé aller en se disant que ça ne le concernait pas forcément parce qu’il n’avait pas de facteur de risque, alors que ça peut toucher tout le monde».

L’enfer de la première vague

Après plusieurs mois «d’accalmie», l’urgentiste s’est replongé dans l’enfer dans la première vague: «C’était la violence de la mort, tout le temps présente, des gens qui mouraient, la peur des gens et leur désarroi».

Pour le médecin, le patient n’aurait probablement pas été dans cet état-là s’il avait été vacciné: «J’ai ressenti beaucoup de compassion, d’effroi et de peine car je me suis dit que s’il avait été vacciné, il y aurait eu de grandes chances qu’il ne soit pas à ce stade-là de la maladie».

Conscient que la vaccination est un sujet qui peut faire peur, Romain Brune plaide pour plus de débats sur le sujet, car «derrière il y a une réalité hyperviolente de morts, de patients de 40 ans, de jeunes patients qui ont des enfants de six ans et qui sont à deux doigts de mourir».