Lily James (Downton Abbey) revient dans un film où on ne l’attendait pas pour «casser les stéréotypes»

Plus connue pour ses rôles rétro (‘Downton Abbey’, ‘Cendrillon’, ‘Pam & Tommy'), l’actrice anglaise Lily James se met au goût du jour avec ‘Et l’amour dans tout ça’. Une comédie romantique de Shekhar Kapur ('Elisabeth: L’âge d’or') dans laquelle elle craque pour son voisin d’enfance d’origine pakistanaise… déjà promis à une autre via un mariage arrangé!

par
SI
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Le film est centré autour d’un mariage arrangé se déroulant au Pakistan. En tant qu’Occidentale, qu’avez-vous appris sur cette pratique?

Lily James: «Plus ou moins la même chose que mon personnage Zoé. Au départ, elle n’en revient pas que son ami de toujours Kazim prenne cette décision. Mais le reportage qu’elle va réaliser sur lui la conduit vers une prise de conscience plus nuancée, faisant la différence entre les mariages forcés et les mariages arrangés. Elle voit des exemples positifs en faisant ses recherches et s’interroge face aux statistiques sur la durabilité de ces mariages. Je pense que c’est naturel d’avoir des préconceptions mais il n’y a pas qu’une seule façon de tomber amoureux. Quand Kazim dit à Zoé que ça vaut le coup de recevoir l’aide des gens qui le connaissent le mieux au monde, ses parents, pour trouver l’âme sœur, je me dis qu’il ne peut pas avoir entièrement tort.»

Quid de la culture romantique en Occident?

«On tombe de plus en plus dans le manège des rencontres via application, et ça peut être très décevant. Pas toujours évidemment, mais je ne suis pas sûre qu’on ait de leçons de bonheur à donner au reste du monde. La pression d’y arriver avant un certain âge, et selon un schéma intégrant la famille, la carrière et la passion, ça fait beaucoup! Mais le film n’essaie pas de juger l’un ou l’autre, ni de choisir. L’idée est plutôt de casser les stéréotypes d’un côté comme de l’autre.»

Beaucoup d’humour émane du clash entre la culture anglaise et pakistanaise dans le film…

«L’humour jaillit naturellement dans la combinaison des situations familiales de Zoé et Kazim. Lui avec ses parents plutôt conservateurs, et elle avec sa mère chaotique jouée par Emma Thompson. Je pense que c’est d’autant plus savoureux grâce au fait que ces deux familles s’adorent d’entrée de jeu, et que l’humour découle de leur honnêteté mutuelle au lieu d’une confrontation hostile.»

Emma Thompson, parlons-en! Comment se sent-on face à une telle légende de la comédie britannique?

«C’est une machine à fous rires, c’est sûr! Elle élève tout ce qu’elle touche avec son humour et son jeu d’actrice, ce qui est idéal pour jouer le rôle d’une personne alignant autant de maladresses et d’offenses culturelles ( rires ). Elle dit toutes ces horreurs avec la meilleure intention du monde, mais ça passe parce que Zoé est là pour lever les yeux au ciel en contre-pied.»

Le reportage de Zoé se nomme ’Love Contractually’, en écho à la célèbre comédie romantique. Avez-vous pensé à d’autres parodies de titre?

«J’avais proposé ’Pretty Man’ mais on m’a répondu que ça n’évoquait pas directement ’Pretty Woman’! Kazim avait suggéré ’L’Enterrement de mon meilleur ami’ mais étonnamment ça n’a convaincu personne (rires)! J’adore les comédies romantiques. Pour moi, tout commence avec ’Quatre mariages et un enterrement’. Et Julia Roberts et Meg Ryan, bien entendu! Et je revois ’Love Actually’ et ’The Holiday’ au moins une fois par an. Cameron Diaz et Jude Law sont scandaleusement beaux, c’est un plaisir de les retrouver à chaque Noël. Cela dit, je réalise qu’elles vendent du fantasme. C’est une pure évasion pour se réchauffer le cœur, et c’est très bien comme ça!»

Les comédies romantiques semblent avoir perdu la cote au cinéma, à la faveur des plateformes. Qu’en pensez-vous?

«Ce qui est génial avec les plateformes, c’est que plein d’histoires qui seraient tombées dans la poubelle auparavant trouvent un financement. Même à travers les séries, dont le format convient très bien à la romance et au développement des personnages, les deux éléments fondamentaux de la comédie romantique. Et je pense que ça influence le cinéma positivement en retour, puisqu’on s’est habitués à voir des histoires bien plus diverses et nuancées en streaming ces dernières années.»

En quelques lignes

De combien de façons peut-on construire l’amour? Zoé (Lily James) tombe des nues le jour où son ami et voisin d’enfance Kazim (Shazad Latif) lui annonce qu’il a demandé à ses parents de lui arranger un mariage selon la tradition pakistanaise. Pleine de jugement mais fascinée par sa démarche, elle le choisit comme sujet de son nouveau reportage, qu’elle baptise ‘Love Contractually’. L’occasion de passer plein de temps à deux, même si les tensions augmentent à mesure que le mariage approche. Pour un film lançant de nombreux clins d’œil au genre de la comédie romantique, et aux contes de fées en général, ‘Et l’amour dans tout ça?’ passe à côté du principal: l’alchimie entre ses deux protagonistes. Faute de romance; on se rabat sur l’humour, avec une Emma Thompson en pleine forme dans le rôle de la mère de Zoé, alignant les commentaires racistes malgré ses bonnes intentions. Reste un film moins formaté que certaines niaiseries à succès, mais sans les papillons nécessaires pour intégrer le panthéon de la romcom.

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