Pourquoi les jeunes détestent le téléphone mais laissent des vocaux de 10 minutes?

«Attends, je te fais un vocal», on a déjà tous au moins envoyé ce message une fois pour raconter une anecdote à nos potes. S’ensuit alors une succession de quelques vocaux d’une minute racontant notre histoire. Mais pourquoi ne pas simplement passer un coup de fil?

par
Léa Druck
Temps de lecture 3 min.

Passer un appel demande beaucoup de préparation. Les mains sont moites, le cœur bat, on répète au moins quinze fois le déroulement de la conversation dans sa tête. Comment mon interlocuteur va-t-il réagir? Il peut y avoir des quiproquos… Je suis nul en improvisation, comment vais-je faire si l’on me pose une question à laquelle je n’étais pas préparé? Je vais paraître bête, ce sera gênant. Je pense que je vais envoyer un message simplement…

Si les adultes n’ont aucun mal à passer des appels, la jeune génération apprécie beaucoup moins l’expérience. Le développement des réseaux sociaux ces dernières années permet à la génération des milléniaux (personnes nées entre 1980 et 1995) d’éviter l’enfer des appels téléphoniques grâce aux messages vocaux et aux SMS.

La phobie de l’appel téléphonique

Quand on répond au téléphone ou qu’on passe un appel, on sort de sa zone de confort. L’être humain est à l’aise dans les situations qu’il connaît et qu’il a déjà, en quelque sorte, vécu. Toute situation méconnue implique une perte de repères et donc une perte de contrôle et du stress. Un appel téléphonique ne peut pas être contrôlé: on ne sait pas combien de temps il peut prendre, on ne sait pas si on est en haut-parleur, on ne connaît peut-être pas l’interlocuteur.

L’appel téléphonique peut également être mal perçu parce qu’il est considéré comme une intrusion, nous obligeant à arrêter l’activité dans laquelle on est lancé pour répondre. Répondre au téléphone, c’est comme montrer que l’on est disponible immédiatement, ce que les jeunes n’aiment pas, aspirants plus à la liberté de leur emploi du temps.

Appeler quelqu’un, c’est également une perte de temps: pourquoi perdre 15 minutes à discuter au téléphone pour régler quelque chose quand on aurait pu résumer la conversation en trois messages?

Le message vocal, un outil paradoxalement à la mode

Si l’appel téléphonique est démodé, les vocaux, eux, font l’unanimité. Ils sont rapides, permettent de se faire comprendre grâce aux différentes tonalités de la voix, évitent les fautes d’orthographe. Bref, il n’y a plus d’ambiguïtés grâce aux vocaux.

Pourquoi les préférer aux appels alors que c’est globalement la même chose? C’est très simple, avec les messages vocaux il y a moyen de réfléchir à ce qu’on va dire, contrairement à l’appel téléphonique. On peut enregistrer son message plusieurs fois si on ne le trouve pas satisfaisant. Et en plus, on n’est pas obligé de l’écouter en temps réel, on peut simplement le repousser à un moment plus propice.

SMS ou messages vocaux sont devenus les nouveaux moyens de communication des jeunes. Dans une société où la rapidité est maître, quoi de mieux que de ne pas perdre son temps au téléphone quand on peut aller plus vite en communiquant par messages vocaux? Pas sûr que les anciennes générations apprécient… Ah les jeunes d’aujourd’hui!

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