Une pension à temps partiel possible après 42 ans de carrière: «Nous mettons fin à une injustice sociale»

Tous les Belges pourront prétendre à une pension anticipée dès 60 ans s’ils affichent une carrière de 42 ans et toucheront un bonus s’ils prestent plus longtemps, annonce la ministre des Pensions, Karine Lalieux (PS), qui s’exprime vendredi dans L’Echo, De Tijd, Le Soir et les titres Sudpresse.

par
Belga
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La ministre propose d’instaurer un «âge de la retraite souple»: tous les travailleurs qui afficheront 42 ans de carrière à leur compteur pourront désormais accéder à la retraite anticipée dès 60 ans.

Pour le moment, pour partir à 60 ans, il faut 44 ans de carrière, il en faut 42 pour partir à 63 ans et 43 pour partir à 61 ou 62 ans. Pour Karine Lalieux, ce système était injuste: «Les personnes qui n’ont pas fait de longues études, qui ont commencé à travailler très jeunes, souvent dans des métiers pénibles et qui ont une espérance de vie plus courte doivent travailler plus longtemps avant de pouvoir partir à la pension anticipée. Nous mettons fin à cette injustice sociale».

Consciente de l’importance de maintenir les gens plus longtemps à l’emploi pour garantir la soutenabilité du système, la ministre des Pensions propose également deux «incitants positifs» à ceux qui poursuivront leur job après 42 ans de carrière: un bonus pension et une pension à temps partiel, laquelle pourra être prise à mi-temps ou à 1/5 temps.

Stop aux inégalités

La ministre assure aussi dans Le Soir et Sudpresse vouloir peu à peu éliminer de manière structurelle les inégalités subies par les femmes. «L’écart salarial entre hommes et femmes est de 23% au détriment des femmes, bien sûr. Au niveau des pensions, on monte à 33%. Les femmes s’occupent souvent des enfants, des parents âgés. Parfois, on ne leur offre que des métiers à mi-temps et si elles n’ont travaillé qu’à temps partiel, elles n’auront pas droit à la pension minimum, etc. J’ai donc fait valoriser de 33% ce calcul proportionnel, soit une mesure positive pour les femmes et les temps partiels».

Mme Lalieux garantit enfin que sa réforme est neutre budgétairement mais aussi que «ce n’est pas une réforme pour faire des économies»: «Les pensions ne sont pas une variable d’ajustement. Le système de pensions, ce n’est pas un coût, c’est l’ensemble des revenus de 2,2 millions de personnes aujourd’hui (…) Du reste, ces gens dépensent, sont des vecteurs de croissance».

Par ailleurs, la ministre propose l’introduction d’un bonus de 2 euros bruts par jour de travail presté au-delà des 42 ans de carrière, peut-on lire dans la note à négocier au sein de la Vivaldi, que Belga a pu consulter. Ce bonus serait le même pour les 3 régimes, et serait accessible jusqu’à la pension complète (maximum 3 ans). Un tel bonus représenterait, pour une personne travaillant 3 années supplémentaires, une augmentation de 100 euros nets par mois, assure la ministre. La réintroduction du bonus pension, supprimé depuis le 1er janvier 2015, est l’une des mesures phare de la deuxième phase de la réforme des pensions envisagée.

Les textes, à négocier au sein de la coalition Vivaldi, seront déposés lundi.