Pourquoi la traque des prédateurs sexuels en ligne est limitée en Belgique

Comment identifier les pédophiles et autres prédateurs sexuels qui sévissent sur les réseaux sociaux ou dans les méandres du web?

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Dans certains pays, comme aux Pays-Bas, la lutte contre les prédateurs sexuels et pédophiles s’organise sous forme de traque avec des faux profils utilisés comme appâts. Derrière ces faux profils, des policiers ou membres d’associations. Cette méthode a permis l’identification de centaines de pédophiles présumés. Mais en Belgique, elle est interdite.

«En Belgique, nous n’utilisons pas encore de profils d’appât dans ce contexte», déclaré à la Chambre le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne. «Nous ne voulons pas en arriver à provoquer des infractions.» L’idée sous-jacente étant qu’en recourant aux faux profils, les enquêteurs pourraient «inciter» au délit. C’est la même logique qui bloque l’utilisation de vélos appâts pour lutter contre le vol de vélo. Pour débusquer les prédateurs sexuels, la police belge doit donc se contenter des méthodes d’enquête traditionnelles.

Vers une adaptation du cadre juridique?

«Pourtant, chaque moyen mis en œuvre pour mettre fin à l’exploitation de mineurs est une bonne chose», défend Heidi De Pauw, CEO de Child Focus, dans les colonnes de la Dernière Heure. «Mais le cadre juridique n’existe pas. Un faux profil, ce serait considéré comme de la provocation, on irait vers l’acquittement.»

D’après elle, la Justice devrait se pencher sur une modification du Code pénal. «La police pourrait alors traquer avec de faux profils», poursuit-elle. «Ou pourrait nous demander de faire ce travail; aux Pays-Bas, les autorités s’appuient sur une association. Mais cette éventuelle modification devrait s’accompagner de moyens financiers et humains.»