Pollution au PFOS: la Wallonie va-t-elle prendre des mesures?

En Wallonie, «on verra, sur base du cadastre, si on doit prendre des mesures particulières sur les Pfos et les Pfas. Si on doit envisager des normes ou d’autres mesures, on le fera», assure mardi dans Le Soir la ministre wallonne de l’Environnement Céline Tellier, en réaction à l’affaire de pollution autour du site 3M de Zwijndrecht, en Flandre.

par
Belga
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Elle affirme avoir demandé à l’administration de faire un rapport complet sur le sujet. «On sait déjà qu’en Wallonie les entreprises produisant des substances analogues à celles de 3M n’émettent pas de substances perfluorées. C’est rassurant. Mais nous restons vigilants, nous allons faire une analyse plus approfondie afin de voir si elles n’émettent pas d’autres substances qui seraient éventuellement problématiques», explique-t-elle.

Certaines entreprises ne produisent pas de Pfos ou de Pfas (des perturbateurs endocriniens (PE) potentiellement néfastes pour l’environnement et la santé) mais elles en utilisent. «Nous allons mener une analyse détaillée de tous les permis d’environnement de ces industries, afin de découvrir d’éventuels éléments problématiques», ajoute la ministre.

«L’arbre qui cache la forêt»

Vu que les Pfas sont des polluants persistants, elle a aussi demandé à l’administration, à l’Issep [institut scientifique] et à la Spaque [chargée de la réhabilitation des sites industriels] «de se pencher sur l’historique des activités qui en ont fait usage», poursuit encore Mme Tellier.

Sur le plan de la santé, un biomonitoring donnera bientôt des indications sur l’exposition de la population wallonne à un certain nombre de polluants. Les Pfas seront inclus dans la seconde phase de cette surveillance sanitaire.

Plus globalement, dit Mme. Tellier, «les Pfas et les Pfos sont un peu l’arbre qui cache la forêt. Ce n’est qu’une catégorie de substances chimiques problématiques qui contiennent potentiellement des perturbateurs endocriniens. Aujourd’hui, ce sont les Pfas et les Pfos qui font la une de l’actualité. Il y a quelques années, ce fut le bisphénol A. Demain, ce sera peut-être autre chose. Aujourd’hui certains semblent découvrir le problème. Mais cela fait 20 ans que les scientifiques alertent sur l’enjeu des perturbateurs endocriniens! Clairement, il faut que l’industrie ne se sente pas libre de pouvoir mettre sur le marché ou d’utiliser des substances présentant des risques potentiels identifiés par les scientifiques. On doit être beaucoup plus ferme par rapport à cela. Et en aval, lorsqu’il y a une pollution, le principe pollueur-payeur qui doit s’appliquer», pointe la ministre.