La mort d’Antonin Deneffe probablement liée à une forte consommation d’alcool

La mort d’Antonin Deneffe, étudiant né en 2002 décédé dimanche à la suite d’un baptême étudiant organisé à Sart-Custinne, dans la commune de Gedinne, pourrait être liée à une forte consommation d’alcool, a indiqué mercredi le procureur du Roi de Namur, Vincent Macq.

par
Belga
Temps de lecture 3 min.

Cette hypothèse fait suite à l’autopsie réalisée mardi en fin de journée. «La mort d’Antonin n’est pas la conséquence d’une chute, d’un acte extérieur, d’une hypothermie ou de l’un des gestes posés pendant la cérémonie de baptême en tant que telle», a expliqué le procureur.

«Sous toutes réserves, l’alcool a coulé à flot durant la soirée qui a suivi et peut-être que la réponse se situe dans ce champ». Nous le saurons «à l’issue des analyses toxicologiques qui sont en cours et qui prendront encore quelques jours».

«Tirer des leçons»

«Un autre étudiant a dû être évacué du site dimanche matin vers un hôpital de la région car il était en mauvais état. A midi, son taux d’alcool dans le sang était encore de 2,9 grammes. Cela pose évidemment question», a-t-il ajouté.

L’événement au terme duquel est décédé Antonin Deneffe, étudiant en première année de la section Automatisation du département IESN de l’Hénnalux, était organisé par les cercles de six hautes écoles de la province de Namur. Près de 300 jeunes étaient réunis dans un hangar d’une ferme de Sart-Custinne pour l’occasion. Après les activités de baptême organisées samedi, ils y ont passé la nuit. Le défunt a été découvert inanimé dimanche matin.

Selon l’autopsie, l’heure du décès est évaluée à 09h00. Il était donc déjà trop tard lorsque, vers 10h00, des étudiants infirmiers puis les services de secours ont tenté de réanimer le jeune de 19 ans.

«Il faut tirer des leçons de ce qui s’est passé», a encore déclaré Vincent Macq. «Il ne s’agit pas d’un dérapage ou d’une fatalité, mais d’un drame inacceptable. Le folklore étudiant est sans doute quelque chose de nécessaire, mais il faut se poser des questions concernant la façon dont il est organisé.»

A ce titre, le procureur a particulièrement pointé l’absence d’un réel dispositif de sécurité pour prendre en charge les personnes qui seraient en difficulté.

Au-delà des résultats des analyses toxicologiques, attendus dans une à deux semaines, l’enquête doit également permettre d’évaluer d’éventuelles responsabilités sur le plan pénal. Il pourrait notamment s’agir de non-assistance à personne en danger ou d’homicide involontaire par défaut de prévoyance. Des personnes présentes doivent encore être interrogées de manière à établir au mieux le fil de la soirée.