Elza renvoyée à cause de sa tenue: «On ne sexualise pas une femme alors encore moins une enfant»

Elza (prénom d’emprunt) a été renvoyée chez elle par son école à Saint-Gilles jeudi dernier à cause de sa tenue. Tout comme plusieurs autres élèves. Ses parents n’ont pas laissé passer l’affaire et la direction de l’école a réagi.

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Jeudi dernier, une quinzaine d’élèves, garçons comme filles, ont été renvoyés chez eux à cause de leur tenue. C’est la mère d’Elza (prénom d’emprunt) âgée de douze ans, qui a mis le holà via une publication sur le site internet de la Ligue des familles. «Elza est une jeune fille assez pudique. Elle se cache derrière un gros sweat qu’elle portait ce matin. Elle portait un short et des collants noirs. Jugés donc pas assez opaques, mais on y reviendra. D’ailleurs, elle porte des collants alors qu’il fait 26ºC. Cette façon de se cacher, c’est aussi une manière de se parer face aux injonctions sur les poils, la peau. Des trucs de son âge, quoi. En un mot, rien ne justifiait qu’on la renvoie chez elle», explique la mère de la jeune fille à la Ligue des familles. «C’était impossible pour nous de laisser passer et ne rien faire. C’est la première fois que ça arrive et quand bien même quel est le problème? Ce n’est pas la première fois qu’elle va à l’école en jupe et collant. Ça n’a aucun sens, en quoi sa tenue l’empêche-t-elle de suivre ses cours? Ou d’empêcher les autres?», nous commente le père d’Elza.

La mère d’Elza a directement pris contact avec l’école. La directrice de l’établissement, absente pour formation ce jeudi, a répondu aux parents concernés dans un e-mail.

Trop «balnéaire»

«L’école s’est excusée et elle va organiser une réunion pour ‘recadrer’ les éducateurs. Elle explique la situation par un manque d’expérience de certains d’entre eux. La veille, il a fait très chaud et plusieurs enfants étaient habillés trop ‘balnéaire’ et certains éducateurs ont fait un rappel à l’ordre, un excès de zèle et ont renvoyé les élèves chez eux. Ils nous ont dit qu’ils comprenaient nos questionnements et notre désarroi», relate le père d’Elza. «On sait très bien que ce genre d’histoire arrive souvent et partout et que souvent on laisse couler et on passe à autre chose. C’était hors de question, surtout qu’il s’agit de notre fille qui a 12 ans. Je ne veux surtout pas qu’elle se sente fautive», ajoute-t-il.

«À cet âge on se construit une image et que des adultes remettent en cause cette image sous couvert, a priori, de sexualisation, ça ne va pas. On ne sexualise pas déjà une femme alors encore moins une enfant, sinon ça ne s’arrête jamais», conclut-il.

Excès de zèle

Contactée, la direction de l’école, navrée de l’incident, reconnaît qu’il y a eu un excès de zèle de la part des éducateurs.

«Ce n’est évidemment pas les consignes qu’ils ont reçues, tant sur la tenue et que sur le renvoi des élèves. Il y a des novices dans l’équipe qui ont mal interprété le règlement intérieur (ROI). Après il y a bien un cadre concernant la tenue vestimentaire et il y a eu plusieurs rappels à l’ordre au cours de l’année, donc ça ne vient pas de nulle part. Ce genre d’accident nous permet au moins d’être dans une posture réflexive, peut-être faut-il revoir le ROI», nous commente la directrice de l’établissement.