Le courrier d'une école wallonne sur les tenues des filles crée la polémique

Ce vendredi, les élèves d'un établissement scolaire wallon et leurs parents ont eu la surprise de recevoir un courrier concernant les tenues des jeunes filles à l'école. Sur la forme comme sur le fond, cet e-mail a fortement dérangé a plus d'un titre, et la ministre de l'Enseignement Caroline Désir (PS) s'est saisie de l'affaire.
par
sebastien.paulus
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Parler de mauvais sens du timing serait un euphémisme au moment d'évoquer ce courrier, reçu par les élèves d'une école wallonne et leurs parents à quelques jours de la Journée internationale des femmes. S'il n'est pas rare de voir des établissements scolaires imposer un uniforme ou des règles en ce qui concerne les vêtements à porter, il est plus étonnant de menacer d'exclusion des élèves sur base de leurs décolletés.

Dans le courrier en question, la direction indique qu'elle a décidé de porter une attention toute particulière aux tenues des élèves féminines: "Certaines arborent des décolletés ou des blouses très courtes qui attirent le regard des jeunes élèves masculins en plein maelstrom hormonal." Et de continuer en indiquant que si une agression se produisait aux abords de l'école, "il sera alors trop tard".

Des propos interpellants

“Afin de prendre les devants, nous allons faire la chasse aux tenues inappropriées afin de les protéger”, poursuit la directrice. Elle souhaite donc prévenir le problème en prévenant les jeunes filles du fait que leur tenue est trop courte, avant de convoquer dans un second temps les parents à "veiller à ce que l'élève ne porte plus ce genre de tenue, sans quoi celle-ci risque de ne plus être acceptée à l'école".

Nos confrères de la DH, qui relaient l'information, ont tenté de contacter la direction en vain. La minsitre de l'Enseignement Caroline Désir (PS) en condamnant ce type de propos, qu'elle juge interpellants: "À la veille de la journée mondiale des Droits de la femme, ce courrier m'interpelle au plus haut point. En effet, il caricature les jeunes filles comme de simples tentatrices face à des garçons en proie à leurs hormones. Au-delà d'un stéréotype de genre, le propos est inquiétant car poussé à l'extrême, ce genre de raisonnement peut conduire à justifier des agressions sexuelles en transformant les victimes en coupables. C'est par ailleurs tout à fait contraire au modèle d'une école égalitaire et inclusive. Vu le caractère discriminant du message, je vais donc demander à mon administration de prendre contact avec l'école concernée dans les plus brefs délais."

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