VIDEO. Un Aborigène violemment arrêté par la police provoque l'ouverture d'une enquête

Une enquête a été ouverte mardi sur l'arrestation violente d'un Aborigène, lundi soir à Adelaïde (sud), alors que le pays est le théâtre d'importantes manifestations pour dénoncer le sort réservé aux peuples autochtones.
par
sebastien.paulus
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Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre des policiers retenant un homme à terre. L'un d'eux semble à un moment lui infliger des coups. Le responsable de la police dans l'Etat d'Australie méridionale, Grant Stevens, a annoncé qu'un certain nombre de membres des forces de l'ordre avaient été écartés des patrouilles et affectés à des tâches administratives à la suite de cette arrestation, le temps de l'enquête. «La vidéo qui a été postée sur les réseaux sociaux dans la nuit a évidemment suscité une inquiétude quant à la réponse policière», a déclaré M. Stevens.

Des images difficiles

Dans la vidéo, on peut entendre les habitants qui filment la scène implorant les policiers de libérer le suspect. Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz poivré quand certains des habitants se sont montrés «agités» à l'égard des policiers, a dit un porte-parole de la police.

Les forces de l'ordre avaient été appelées sur place en raison d'un incident distinct, avant d'arrêter cet homme de 28 ans qu'ils soupçonnaient de trafic de drogue. «L'homme s'est initialement montré coopératif avant de faire obstruction. La police a essayé d'arrêter l'homme qui résistait, et une lutte a suivi», a-t-il dit.

Un contexte mondialement tendu

L'Australie est depuis plusieurs semaines le théâtre d'importantes manifestations quant à la façon dont les forces de l'ordre traitent les Aborigènes, dans la foulée du mouvement mondial Black Lives Matter.

Les Aborigènes vivent en Australie depuis plus de 40.000 ans, soit bien avant l'arrivée des colons européens en 1788. Mais ils ne sont que 670.000 dans le pays, sur une population de 23 millions. Ils sont pourtant largement surreprésentés dans la population carcérale. Les manifestants dénoncent aussi le nombre d'Aborigènes morts en détention. Aucune poursuite n'a été engagée malgré des dizaines d'enquêtes et, parfois, des vidéos pour étayer les accusations de mauvais traitements.

Les gouvernements successifs australiens ont tous été incapables de combler l'écart de niveau de vie entre les Aborigènes et les autres Australiens, une réalité que le Premier ministre Scott Morrison a encore qualifiée en février de «honte nationale».

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