Congo, un paradis sur terre pour les amateurs de nature

Que l'Afrique en tant que destination de vacances ait beaucoup à offrir est un euphémisme! Vous y passez naturellement d'une surprise à l'autre et vous y découvrez des merveilles de la nature dont vous ne soupçonniez même pas l'existence. Au cours de ce compte rendu de voyage en deux parties, je vous emmène dans les plus beaux endroits du Congo et du Kenya. Aujourd'hui, je vous en propose la première partie: le Congo, une perle cachée.
par
Camille
Temps de lecture 3 min.

Qui songe au Congo pense surtout au sombre passé colonial, à l'instabilité politique et à la pauvreté insoutenable. Le pays s'est néanmoins transformé ces dernières années en une excellente destination de vacances. Son atout majeur est sans conteste l'immense Parc national des Virunga, un véritable terrain de jeux pour aventuriers. J'y ai campé cinq jours en toute tranquillité, calme et luxe. Au programme? Une visite aux tout derniers gorilles des montagnes à l'état sauvage et une ascension de deux jours du spectaculaire volcan Nyiragongo.

À l'aube

Si vous associez vacances et farniente pendant des heures, le Congo, ce n'est pas pour vous! Vous y vivrez au rythme de la nature ou, dans mon cas, à l'adrénaline pure. Je ne suis pas du genre à me lever en sifflotant à 6h30 du matin, mais pour une expédition dans la brousse avec en point d'orgue une rencontre avec des gorilles je quitte mon nid douillet sans le moindre regret.

«Reculez. Je pense qu'il veut jouer!» Notre ranger et guide Julian nous met en garde face à l'enthousiasme un peu trop débordant d'un jeune gorille qui se dirige vers nous. Nous sommes au milieu de la brousse à trois mètres à peine d'une famille de gorilles qui comporte dix membres que nous avons trouvée après une petite heure de marche. Les mâles imposants, qu'on appelle les dos argentés, ne sont pas seulement impressionnants de par leur taille. Leur regard et leur façon de bouger montrent de troublantes similitudes avec l'homme.

 

«Nous aurions pu leur ressembler», me dis-je tout en m'étonnant de la souplesse et de la vitesse à laquelle ces animaux se déplacent sans difficulté dans l'épaisse forêt de bambous. Les gorilles s'approchent toujours davantage. Je suis dès lors aussi très contente que nous soyons accompagnés de quatre rangers armés, qui se placent devant nous à toute vitesse dès qu'un de ces animaux joue à nous provoquer.

Des délicatesses du jardin

Après une petite heure, il est temps de revenir à notre lodge. Il a beau se trouver au milieu du parc, nous devons encore cahoter pendant au moins une heure et demi sur les pistes défoncées avant d'y arriver. Légèrement cassés, nous passons à table, où l'on nous sert un lunch délicieux, mais européen. «La carte est adaptée à la nationalité de nos hôtes», explique le chef. Une chose est sûre: je fais honneur à ce menu trois services aux légumes frais du potager.

Les deux nuits suivantes, nous les passons dans une sorte de luxueuse tente safari. Luxueuse, car l'espace est plus vaste qu'une chambre d'hôtel moyenne et vous y disposez d'une douche avec de l'eau chaude et de toilettes dignes de ce nom. Cerises sur le gâteau, la vue sur le parc est formidable et l'absence de wifi vous donne vraiment l'impression d'être coupé du monde.

Le cracheur de lave

C'est avec un petit pincement au cœur que nous partons pour la halte suivante: le volcan de Nyiragongo. Avec près de 3.470 mètres de haut, c'est une solide ascension, que nous effectuons en groupe en 4 heures environ. Les trois quarts du trajet sont étonnamment faciles à parcourir. Mais l'orgueil précède la chute, comme nous l'expérimenterons très vite. Les rochers du dernier tronçon sont particulièrement à pic, si bien que je tombe à plusieurs reprises. Juste comme j'allais jeter de rage mon bâton de marche à la manière d'un gosse de 3 ans, j'aperçois le sommet. À peine 5 minutes plus tard, une tasse de thé à la main, nous profitons de la vue sur un des plus grands lacs de lave actifs au monde. De plus, à droite du lac, une sorte de mini volcan est apparu, qui expédie consciencieusement des paquets de lave comme des mini-fusées dans le ciel. C'est bien mieux que n'importe quelle série Netflix! J'en viendrais presque à croire en Dieu!

Nous passons la nuit au sommet du volcan et nous redescendons le lendemain en moins de 3 heures. Normalement, la descente est la partie facile de la randonnée, mais c'est ici l'inverse. Comme une grande partie du sentier se compose de lave durcie, le risque est bien réel de tomber au moins une fois sur le chemin du retour. Disons que de retour chez vous, vous pourrez parader en montrant vos bleus. Que serait un voyage réussi sans souvenirs particuliers?

En pratique

Si vous rêvez de voir des gorilles, mieux vaut le faire au Congo. La forêt y est moins touffue que dans le pays voisin, si bien que les singes s'y observent plus facilement. À cela s'ajoute encore que le Congo est aussi le pays le moins cher. Vous y déboursez 400 dollars pour un permis gorilles, soit le tiers de ce que vous paierez au Rwanda.

Nous avons organisé ce voyage via l'agence de voyage Atelier Africa. Il est très certainement possible d'entreprendre ce voyage par vous-même, mais sachez que cela ne vous reviendra pas nécessairement moins cher. Les distances sur place sont grandes et les bus locaux plutôt rares. De plus, vous débourserez bien vite près de 50 euros de frais de transaction par virement vers le Congo. Si vous réservez séparément votre hôtel, votre chauffeur et votre permis, vous paierez donc très vite un important surcoût.

Nous avons logé au camp Kibumba, c'est le plus grand camp de tentes et aussi le moins cher du parc. Vous y dormez sous tente, mais il y a un restaurant et une cour intérieure avec feu ouvert où tout le monde se rassemble le soir. Les autres camps du parc sont plus luxueux et disposent du wifi, mais ils n'ont pas vue sur le volcan.

Plus d'infos sur le parc et les différentes options de nuitée via congo-safari.com