Ils s'infecteront volontairement pour accélérer la recherche médicale

Dans le cadre d'une recherche britannique pour un vaccin, nonante participants s'exposeront délibérément au coronavirus. L'objectif de cette étude, soutenue par le gouvernement britannique, est d'accélérer le développement d'un potentiel vaccin. Si la méthode est validée, ces tests devraient débuter en janvier.
par
oriane.renette
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Le Royaume-Uni pourrait devenir le premier pays à infecter délibérément certains de ses citoyens à la covid-19, dans le cadre d'un essai de vaccination. Le but est d'accélérer le développement d'un vaccin, rapporte le Metro britannique ce mardi.

En partenariat avec l'Imperial College de Londres et la fondation NHS, le gouvernement britannique soutient cette recherche à hauteur de 33,6 millions de livres (36,8 millions €).

Des jeunes sujets volontairement infectés

Un groupe de 90 participants en bonne santé, âgés entre 18 et 30, devrait prendre part à ces essais. Cette tranche d'âge a été spécifiquement sélectionnée car elle présente le plus faible taux de risque. Tous les participants seront évidemment surveillés très étroitement durant ces essais. De plus, ils seront suivis pendant un an après l'étude.

Dans un premier temps, l'objectif de cette recherche est de découvrir la quantité minimale de virus nécessaire pour déclencher une infection.

Il s'agira, ensuite, d'évaluer l'efficacité du vaccin et ses éventuels effets secondaires.

Ces essais permettraient en outre d'identifier plus rapidement les vaccins à l'étude qui sont les plus prometteurs.

En attente de validation

La méthode de cette étude doit encore être validée par les organismes de réglementation et comités d'éthique. Si elle l'est, les essais devraient débuter en janvier, avec des résultats attendus au mois de mai 2021.

Le secrétaire aux affaires du Royaume-Uni, Alok Sharma, a confirmé ce mardi le soutien financier du gouvernement. Il a déclaré que cette étude « révolutionnaire mais soigneusement contrôlée » représentait une « étape importante pour la compréhension de ce virus et l'accélération du développement des vaccins les plus prometteurs qui aideront, en fin de comptes, à retourner à une vie normale. »

Le chercheur principal de l'étude, le Dr Chris Chiu de l'Imperial College de Londres, se montre lui aussi enthousiaste : « Nous pourrons apprendre beaucoup en termes d'immunité, de développement de la maladie, de durée et d'efficacité de la protection vaccinale et de réinfection. »

Le scientifique a par ailleurs précisé que les équipes travaillaient « d'arrache-pied » afin de réduire les risques au maximum pour les participants qui seront infectés. « Aucune étude n'est totalement sans risque, mais notre priorité numéro un est la sécurité des participants », assure-t-il.