Des imprimantes 3D pour sauver des vies à moindres frais

Des valves de respirateurs imprimées en 3D, des fabricants de bas et collants qui se mettent aux masques... L'Italie cherche par tous les moyens à combattre l'épidémie de Covid-19 qui a déjà fait plus de 6.000 morts dans le pays.
par
Camille
Temps de lecture 2 min.

"Nous avons été contactés par le journal de Brescia qui a lancé un SOS de la part d'un hôpital de notre département demandant s'il était possible d'imprimer en 3D des valves Venturi", raconte Alessandro Romaioli, un ingénieur de l'entreprise Isinnova spécialisée dans l'impression 3D. Le département de Brescia se trouve en Lombardie, la région la plus touchée par l'épidémie avec 3.776 décès sur les 6.077 enregistrés dans le pays.

"Nous sommes allés à l'hôpital de Chiari et nous avons pris en main le premier exemplaire de la valve qui semblait tout compte fait assez simple à imprimer" explique Alessandro Romaioli. "Nous avons imprimé quatre prototypes et nous les avons ramenés à l'hôpital et il nous ont dit qu'ils fonctionnaient, qu'ils les avaient testés sur des patients avec d'excellents résultats et ils nous ont dit 'C'est fantastique, on en a besoin de 100 de plus'", raconte enthousiaste le jeune ingénieur.

L'économie s'adapte

"Dans une situation normale, les valves utilisées dans un hôpital doivent être certifiées, elles doivent passer tous les tests. Dans ce cas, l'hôpital avait un besoin très urgent, ils nous ont dit 'On a des patients sans oxygène à cause du manque de ces valves, quoi que vous nous apportiez, ce sera un plus'", précise l'ingénieur. "Nous ne savions plus comment donner l'oxygène aux patients. Les valves pour les respirateurs étaient terminées. Leur impression en 3D nous a sauvés", souligne le directeur de l'hôpital Mauro Borelli, cité par le quotidien Il Fatto Quotidiano.

AFP

La société Isinnova a également adapté des masques de plongée de manière à pouvoir les brancher sur des respirateurs et de nombreuses sociétés en Italie tentent de donner un coup de main similaire. Le fabriquant de bas, lingerie et collants Calzedonia a ainsi annoncé que certains de ses ateliers s'étaient reconvertis, fabriquaient depuis lundi 10.000 masques par jour et qu'ils monteraient en cadence. L'équipementier sportif Macron annonce pour sa part être disposé à fabriquer dans ses établissements en Chine "des masques, des gants, des tabliers" servant à se protéger du virus.