Du carbone noir retrouvé dans le placenta, un risque pour le fœtus

Une nouvelle étude dresse un constat alarmant : le placenta, que l'on prenait pour une enveloppe protectrice impénétrable, est en réalité traversé par des particules de pollution qui pourraient atteindre le fœtus. Et donc impacter la santé de l'enfant à naître.  
par
oriane.renette
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Cette étude inquiétante, publiée mardi dans la revue Nature Communications, a été réalisée par une équipe de chercheurs belges de l'Université d'Hasselt. Ils ont découvert que des particules de carbone noir (carbone suie) étaient transportées depuis les poumons jusqu'au placenta des femmes enceintes.

Cet organe, que l'on a longtemps cru infranchissable, l'est donc beaucoup moins que ce que l'on pensait. Depuis longtemps, on sait que les substances psychoactives (tabac, alcool, drogues) peuvent traverser facilement cette barrière placentaire et altérer la croissance du fœtus. En outre, des études plus récentes avaient déjà démontré l'existence d'un lien entre la pollution de l'air ambiant et le risque de fausses couches, de naissances prématurées ou de naissances de bébés en sous-poids. Or, jusqu'à présent, la cause de ces effets indésirables était encore méconnue.

Quel risque pour le fœtus ?

Les particules de carbone noir sont issues de la combustion des énergies fossiles. Elles ont été découvertes dans tous les placentas analysés par les chercheurs, à savoir ceux de 25 femmes, non fumeuses, toutes plus ou moins exposées à la pollution. Évidemment, le taux de particules présentes dans le placenta dépend du niveau d'exposition à la pollution durant la grossesse. Les chercheurs ont localisé ces particules du côté fœtal du placenta, ce qui rend ces résultats d'autant plus inquiétants.

« Ces résultats suggèrent que les particules ambiantes peuvent être transportées à travers la barrière placentaire vers le fœtus, même au cours des premiers stades, et donc les plus vulnérables, de la grossesse », notent les auteurs. Et donc, que la pollution aurait des effets nocifs sur la santé, dès le début de la vie.

Toutefois, les études menées jusqu'à présent ne permettent pas de déterminer avec exactitude si ces particules peuvent atteindre le fœtus ou non. Et présenter un risque pour celui-ci.