Quels scénarios pour le Brexit dans cette semaine cruciale?

Les députés britanniques devraient voter la semaine prochaine sur les modalités de la sortie de l'UE, après la décision des dirigeants européens d'accorder au Royaume-Uni un report du Brexit. Voici les scénarios possibles.
par
Clement
Temps de lecture 3 min.

Brexit avec accord le 22 mai:

La décision des dirigeants européens d'accepter un report du Brexit du 29 mars au 22 mai implique que les députés britanniques adoptent le Traité de retrait de l'UE négocié par la Première ministre Theresa May avec Bruxelles, qu'ils ont déjà rejeté deux fois.

Prévu la semaine prochaine, ce vote pourrait ne pas avoir lieu en l'absence de soutien suffisant, a prévenu la dirigeante. Des votes indicatifs, pour connaître les souhaits du Parlement, sont également évoqués. Si le traité de retrait est finalement présenté et adopté, le divorce aura lieu le 22 mai de façon ordonnée, avec une période de transition de près de deux ans.

Brexit sans accord après le 12 avril:

Si les députés britanniques rejettent le Traité de retrait, Londres aura jusqu'au 12 avril, date butoir pour présenter des candidats aux élections européennes de mai, pour mettre au point une solution alternative. Sinon, le Royaume-Uni sortira de l'UE sans accord, au 12 avril ou à une date ultérieure.

Le pays mettrait ainsi fin du jour au lendemain à 46 ans d'appartenance à l'UE, quittant le marché unique et l'union douanière sans période de transition, un scénario redouté par les milieux économiques. Les deux parties ont intensifié ces derniers mois leurs préparatifs face à cette éventualité.

Long report du Brexit:

Si Londres formule une proposition pour éviter une sortie sans accord, le Brexit pourra être reporté à une date indéterminée. Pour être accepté par l'UE, ce cas de figure implique que le Royaume-Uni prenne part aux élections européennes en mai. La Commission européenne a prévenu qu'un report de ce type devrait courir au moins jusqu'à fin 2019, laissant ainsi le temps au pays de réfléchir à ce qu'il veut faire.

Changement de Premier ministre, élections générales, deuxième référendum ou encore changement des lignes rouges posées dans les négociations par le gouvernement britannique: toutes les options sont possibles. «En tant que Première ministre, je ne suis pas prête à reporter le Brexit au-delà du 30 juin», a affirmé Theresa May mercredi, laissant entendre qu'elle pourrait démissionner en cas de long report.

Pas de Brexit:

Ce scénario est à l'heure actuel le moins probable, puisque Theresa May s'y oppose catégoriquement. Mais rien ne peut être définitivement exclu dans le chaos ambiant au Royaume-Uni. Une pétition en ligne réclamant le maintien du pays dans l'UE a reçu plus de 4,5 millions de signatures depuis mercredi.

Selon la Cour de Justice européenne, le Royaume-Uni peut décider seul de renoncer à quitter l'UE, sans avoir besoin de l'aval des autres États membres. Mais un tel revirement «n'est pas faisable politiquement» sans l'organisation de nouvelles élections ou d'un nouveau référendum, selon le lord indépendant John Kerr.