Mobilité à Bruxelles : Billy Bike passe à la vitesse supérieure

Billy Bike, le vélo partagé déployé à Bruxelles, lance une levée de fonds pour financer son extension. La société va doubler sa flotte d'ici la fin de l'année.
par
Camille
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Plusieurs opérateurs de vélos partagés en free floating ont fait leur apparition à Bruxelles au cours de l'année écoulée. Tous n'ont pas réussi à trouver leur clientèle, en témoignent l'échec de Gobee.bike. Billy Bike, à l'inverse, se félicite d'un beau succès. «Les 150 vélos déployés dans le cadre de la phase expérimentale ont trouvé leur public. Nous nous apprêtons à étendre notre flotte, pour satisfaire les clients sur liste d'attente», explique Pierre De Schaetzen, le cofondateur de la société.

Lever les freins à l'utilisation du vélo

Les promoteurs de la société estiment que le modèle a de quoi séduire. «Nous voulons lever tous les freins qui existent à la pratique du vélo», reprend le cofondateur. «Bruxelles est vallonné? Nous proposons des vélos électriques. Les usagers ne veulent pas investir dans un vélo électrique? Nous facturons selon la durée d'utilisation (0,15 € la minute). Ils ne veulent pas s'embarrasser de l'entretien? Ce sont des vélos partagés, notre équipe s'occupe de la maintenance.»

 

Les problèmes de mobilité qui étouffent Bruxelles constituent également un bon terrain pour des entreprises prêtes à proposer un service adapté. «Nos usagers sont ravis», souligne encore Pierre De Schaetzen. «L'usage du vélo électrique a changé la vie de certain. Un utilisateur, par exemple, a abandonné sa voiture pour aller travailler à vélo électrique. Il gagne 15 minutes, qu'il utilise pour boire un café avant d'arriver au bureau. Il est difficile pour tout un chacun de mesurer l'impact de son choix sur la pollution. Par contre, il peut bien mesurer l'impact sur son bien-être!».

Grandir lentement, mais sûrement

Billy Bike prévoit de doubler sa flotte d'ici la fin de l'année. La société lance un appel aux particuliers à investir via Lita, une plateforme spécialisée dans l'investissement participatif responsable, afin de collecter 125.000 € (la société bénéficie du tax shelter, un avantage fiscal qui permet de récupérer 45% de la somme investie). L'argent collecté servira à équiper les vélos d'un nouveau cadenas électronique, ainsi que d'un GPS plus précis. Plusieurs personnes seront également engagées afin d'assurer la maintenance et le changement des batteries des nouveaux vélos. Surtout, les 150 deux-roues supplémentaires vont permettre d'ouvrir le service à de nouveaux usagers.

Si le succès rencontré se confirme, Billy pourrait bien tenter de s'exporter dans d'autres villes. «C'est une idée qu'on étudie. Mais on ne le fera qu'une fois qu'on sera solidement implanté à Bruxelles. On ne veut pas se casser les dents sur d'autres villes pour avoir vu trop grand trop vite», conclut Pierre De Schaetzen. Les échecs des start-up bruxelloises qui avaient connu des démarrages sur les chapeaux de roue (Take Eat Easy, Menu Next Door), incitent désormais à la prudence.