Cannes : Le discours poignant d'Asia Argento, victime de Harvey Weinstein

Elle était une des premières à accuser le producteur Harvey Weinstein d'agression sexuelle. L'actrice et activiste italienne Asia Argento a secoué l'industrie du cinéma en prononçant un discours puissant lors de la cérémonie de clôture du festival de Cannes.
par
Lucie.De.Perthuis
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Harvey Weinstein ne sera «plus le bienvenu» à Cannes, mais il n'est pas le seul fautif. Asia Argento a profité de la fin de cette 71ème édition du Festival de Cannes pour dénoncer «ceux que l'on devrait pointer du doigt à cause de leur comportement envers les femmes». Son discours restera sans doute l'un des événements marquants de cette édition, la première de l'ère post-Weinstein.

L'actrice italienne remettait le prix de l'interprétation féminine lorsqu'elle a pris la parole sur l'affaire Weinstein. «En 1997, j'ai été violée par Harvey Weinstein, ici à Cannes. J'avais 21 ans. Ce festival était sa chasse gardée. Je souhaite prédire quelque chose : Harvey Weinstein ne sera plus le bienvenu ici», a affirmé la comédienne.

"Nous savons qui vous êtes"

Mais elle ne s'arrête pas là, et dénonce les comportements de nombreux personnages du monde du cinéma. «Parmi vous, dans le public, il y a ceux que l'on devrait pointer du doigt à cause de leur comportement envers les femmes, un comportement indigne de cette industrie, de n'importe quelle industrie ». Elle poursuit, sur un ton presque menaçant : «nous savons qui vous êtes». Elle a ensuite ajouté «Nous n'allons pas vous laisser vous en sortir plus longtemps».

Asia Argento a ensuite exprimé sur Twitter le manque de soutien qu'elle a ressenti au festival après sa prise de parole. Elle affirme qu'elle reçoit bien plus le soutien des femmes sur les réseaux sociaux, où beaucoup d'internautes se sont exprimés en soutien à la jeune femme.

Une édition spéciale pour les femmes

Cette 71e édition festival de Cannes était un peu spéciale pour les femmes. Depuis l'affaire Weinstein, qui a éclaté en octobre 2017, la parole des femmes du monde du cinéma (et même bien au-delà des frontières du 7ème Art) s'est largement libérée, notamment à travers des mouvements comme #MeToo.

Cette année au festival, des mesures ont été prises. Des tracts rappelant les peines encourues pour harcèlement sexuel ont été distribués et une hotline pour toute victime ou témoin d'harcèlement ou d'agression sexuels a été mise en place.

Dans l'histoire du festival, seulement 11 femmes sur 268 cinéastes se sont vu remettre les plus hautes distinctions du festival. Une seule femme a reçu une Palme d'or. Il s'agit de Jane Campion en 1993 pour «La leçon de piano».