Ambassade américaine en Israël: 37 Palestiniens tués par des tirs israéliens

Des violents affrontements entre manifestants palestiniens et soldats israéliens ont fait lundi 37 morts et des centaines de blessés dans la bande de Gaza, où les Palestiniens protestent contre l'inauguration prévue dans l'après-midi à Jérusalem de l'ambassade américaine en Israël.
par
Pierre
Temps de lecture 3 min.

Cette journée de festivités côté israélien et américain est aussi la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de 2014 dans la bande de Gaza.

Le gouvernement palestinien établi en Cisjordanie occupée a accusé Israël de commettre un "horrible massacre" à Gaza.

Au moment où le bilan s'alourdissait d'heure en heure, le président américain Donald Trump saluait le transfert à Jérusalem de l'ambassade des Etats-Unis comme "un grand jour pour Israël", et soulignait sur Twitter que la chaîne de télévision Fox, qu'il regarde assidûment tous les matins, retransmettrait la cérémonie en direct.

Ivanka Trump et Jared Kushner, sa fille et son gendre en même temps que ses conseillers, devaient prendre part à partir de 16h avec des centaines de dignitaires des deux pays à la cérémonie en grande pompe qui concrétise l'une des promesses les plus controversées de M. Trump et enflamme à nouveau les passions.

Un "usage disproportionnée de la force"

Un comité de l'ONU chargé de lutter contre le racisme a appelé Israël à cesser "immédiatement" de faire un usage "disproportionné" de la force contre les manifestants palestiniens à Gaza.

Dans une déclaration écrite, le Comité de l'ONU pour l'élimination de la discrimination raciale "exhorte l'Etat partie (Israël) à mettre immédiatement fin à l'usage disproportionné de la force contre les manifestants palestiniens, à s'abstenir de tout acte qui pourrait faire de nouvelles victimes et à garantir que les blessés palestiniens aient un accès rapide et sans entrave aux soins médicaux".

Les 18 experts indépendants de ce comité, qui dépend du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, se disent "gravement préoccupés par le fait que de nombreuses personnes décédées ou blessées ne semblaient représenter aucune menace imminente au moment où elles ont été abattues".

Des dizaines de milliers de Palestiniens de la bande de Gaza, territoire coincé entre Israël, l'Egypte et la Méditerranée, se rassemblent depuis le 30 mars près de la frontière pour la "Marche du retour", qui revendique le droit des Palestiniens à retourner sur les terres dont ils ont été chassés ou qu'ils ont fuies à la création d'Israël en 1948.

L'usage de balles réelles par l'armée israélienne est au coeur des interrogations de la communauté internationale et des organisations de défense des droits de l'Homme.

L'armée israélienne affirme ne tirer à balles réelles qu'en dernier recours, et Israël accuse le mouvement islamiste Hamas, qui dirige le territoire et auquel il a livré trois guerres, d'instrumentaliser les protestataires pour l'attaquer.