Une initiative pour "Une Europe Hospitalière"
Cette campagne s'inscrit dans un mouvement européen qui comprend plus de 170 associations et ONG. Sous l'impulsion du Migration Policy Group (MGP), elles ont lancé une Initiative Citoyenne Européenne (ICE).
L'ICE, mode d'emploi
Une pétition rassemblant au moins un million de signatures provenant de sept pays de l'UE permet d'être entendu en session plénière au Parlement Européen. Les propositions sont alors soumises à la Commission Européenne, qui doit se positionner sur les questions soulevées. L'initiative du MGP a été déposée le 15 décembre par 7 citoyens, comme le veut la réglementation européenne. La Commission a validé l'ICE deux mois plus tard, marquant le début d'une campagne d'un an où les associations impliquées devront récolter les signatures dans les 15 pays de l'UE où elles sont présentes. La campagne prendra fin le 14 février 2019.
3 points essentiels réclamés par l'ICE
La réglementation actuelle, quand elle n'élude tout simplement pas la question, n'agit pas en faveurs des réfugiés. Cette campagne souhaite qu'une série d'amendements soit adoptée par la Commission pour rendre possible l'accueil et l'intégration de ces populations en exil.
Site de la pétition en Belgique : www.europehospitaliere.be
Site de la pétition en Europe : https://www.weareawelcomingeurope.eu/
Texte de la pétition : http://www.weareawelcomingeurope.eu/wp-content/uploads/2018/04/Texte-FR.pdf
Solidaires face à la précarité
"On ne va pas se contenter de notre million de signatures et rentrer chez nous se croiser les bras", annonce Arnaud Zacharie, secrétaire général du CNCD-11.11.11. Il explique que c'est tout une opération d'information qui est en cours. «Une mobilisation importante des citoyens peut permettre de faire évoluer la situation nationale de chaque pays», ajoute Sotieta Ngo, directrice du CIRÉ.
Arnaud Zacharie, Jules Béjot et Mehdi Kassou. Ph. CNCD-11.11.11
En Belgique, le pendant national du mouvement "Europe Hospitalière" est la campagne "Commune Hospitalière" . Ses responsables expriment une déception à l'égard du gouvernement Michel et notamment du Secrétaire d'Etat à l'Asile et aux Migrations, Theo Francken. Ce dernier fait partie selon Arnaud Zacharie d'une mouvance "national populiste" croissante en Europe. Il déplore que de tels groupes "portent chaque expulsion de migrant comme des trophées électoraux".
Il observe cependant que les prises de positions de l'autorité fédérale favorisent une "polarisation de la société". Un nombre croissant de citoyens rejoit ainsi les rangs des associations d'aide aux migrants. A tel point qu'il déclare avoir été «surpris par le succès rencontré par la campagne», et reconnaît l'implication des localités dans ce projet. Il souhaite désormais qu'elles soient soutenues par le gouvernement, notamment sur la question financière. "Au Canada, l'Etat finance les hébergeurs particuliers."
Le parc Maximilien, centre névralgique de la question migratoire à Bruxelles
Le parc Maximilien accueille depuis plusieurs années déjà de nombreuses familles de migrants. Les organisations d'aide y organisaient mardi une journée d'interpellation sur la situation des réfugiés en Belgique. L'événement, placé sous le signe de la fête et de la bonne humeur, avait pour vocation d'informer les Bruxellois sur les différentes actions menées dans la ville pour aider les migrants et personnes en difficulté sociale. 2.000 personnes sont venues au parc pour manifester leur soutien à ces initiatives.
Ph. CNCD-11.11.11
Quelques chiffres sur l'aide bénévole à Bruxelles
La Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés rappelle qu'elle n'a pas vocation à se substituer éternellement à un état fédéral totalement absent de la question migratoire. La "politique de l'Autruche" menée par une grande partie de la classe politique ne durera qu'un temps. La question de la prise en charge des migrants relève, outre du simple respect de la dignité humaine, d'un réel enjeu de société et d'avenir.