Crise en RDC : des eurodéputés parrainent des militants congolais

Alors que le Congo attend toujours l'organisation d'élections, des députés européens s'inquiètent des risques qui pèsent sur les défenseurs des Droits de l'Homme. Une vingtaine d'élus parrainent des militants, pour éviter qu'ils ne soient ciblés par les autorités.
par
Camille
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La situation en République démocratique du Congo se fait chaque jour un peu plus compliquée. Les élections qui devaient se tenir fin 2016 n'ont toujours pas eu lieu. Les opposants au président Jospeh Kabila l'accusent de vouloir se maintenir au pouvoir à tout prix. «La situation est très préoccupante aux niveaux politique, économique et social, et sécuritaire», pointe Floribert Anzuluni. Le cofondateur du mouvement citoyen Filimbi redoute une aggravation de la situation au cours des prochains mois. «Le régime actuel se maintient au pouvoir grâce à une vive répression. Étant donné qu'on ne voit toujours pas arriver les élections promises, la protestation va s'amplifier. On redoute donc une répression de plus en plus forte.»

 

Les députés européens s'inquiètent, eux aussi, de la réaction à venir des autorités de Kinshasa. Le conseil européen a adopté des sanctions contre certains responsables congolais. «Mais ces mesures ont besoins de temps pour produire leurs effets», constate l'eurodéputée Marie Arena (PS). Avec d'autres députés, elle a identifié une vingtaine de militants de différentes organisations. «Chacun est désormais parrainé par un député européen», explique-t-elle. «L'objectif est de dissuader le régime congolais de s'attaquer à ces militants, qui se battent pour la démocratie. Si les autorités les arrêtent malgré tout, chaque député activera ses réseaux et relais diplomatiques afin d'obtenir la libération du militant concerné.» Les députés sont issus de différents groupes politiques et États membre. Au sein de la délégation belge, l'écologiste Philippe Lamberts, le conservateur Claude Rolin et le libéral Louis Michel sont également impliqués.

Les noms des militants n'ont pas été rendus publics, afin de ne pas les exposer à des pressions. On sait toutefois qu'il s'agit, entre autres, de militants de mouvements citoyens comme Filimbi et la Lucha, dont plusieurs des membres ont déjà passé de longues périodes en prison. Des journalistes et militants associatifs sont également concernés.