A Genève, Janus, la tortue à deux têtes, célèbre ses 20 ans !

Janus, la tortue grecque à deux têtes, est la vedette (ou sont les vedettes) du Muséum d'histoire naturelle de Genève, en Suisse. L'animal bat des records mondiaux de longévité, grâce à la captivité, des UV et aucune activité sexuelle. 
par
Paul-Henri
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Il existe très peu de tortues bicéphales en captivité. Les plus âgées sont mortes au bout de quelques années. Janus en est l'exception: toujours dans son terrarium spécial au Muséum d'histoire naturelle dans la Ville de Genève, la curiosité mondiale s'apprête à souffler ses 20 bougies.

Le 3 septembre 1997, l'animal est éclos d'un oeuf qui avait été placé dans une couveuse de l'animalerie du musée genevois. La tortue est baptisée Janus, en référence au Dieu romain à deux têtes qui est la divinité du commencement et de la fin. La propriétaire de Janus a décidé d'en faire don au Muséum suisse.

Une tête plus dominante que l'autre

AFP PHOTO / FABRICE COFFRINI

La tortue est devenue la mascotte de l'institution. Janus a été habitué au public dès son plus jeune âge. La tortue a déjà vu passer plus de 5 millions de visiteurs, enfants et adultes, devant son terrarium, a indiqué le Muséum de Genève. Elle y est dorlotée. Janus a droit à un bain tiède chaque jour pour se relaxer et boire ainsi qu'à des séances d'UV qui lui permettent de consolider sa carapace grâce à un taux adéquat de vitamine D.

Selon le personnel du musée, les deux têtes ont des personnalités différentes. L'une a un caractère plutôt dominant alors que l'autre est plus flegmatique. Parfois les deux têtes essaient de se chiper un bout de salade. Il leur arrive aussi de faire une petite sieste après le repas.

Vingt années en étant collées à deux, cela a dû être un challenge, surtout pour marcher. Selon les dires des responsables du Muséum, "si l'une des têtes veut partir à gauche et l'autre à droite, le corps s'arrête!"

Aucune chance de survie dans la nature

Dans la nature, l'animal n'aurait pas survécu, a rappelé mercredi le Muséum d'histoire naturelle.

"Pour se protéger, [Les tortues] rétractent leur pied et leur tête sous la carapace. Avec deux têtes, c'est exclu", explique Andréas Schmitz, chercheur suisse en herpétologie (étude des reptiles et des amphibiens). " Dans la nature, un animal avec une telle malformation meurt généralement rapidement. Les prédateur peuvent rapidement et facilement attaquer leur tête." Andréas Schmitz s'est occupé de Janus de 2005 à 2012.

Voilà la raison pour laquelle son terrarium est presque vide comme un désert pour sa sécurité. "Si elle trébuche sur une pierre ou une branche et qu'elle se retrouve sur le dos, elle ne parvient pas à se retourner à cause de sa malformation", poursuit Andréas Schmitz "Une nuit entière dans cette position et elle risque la mort."

L'ancien record de longévité d'une tortue bicéphale en captivité était de 6 ans. Battre un record de 12 années de plus, c'est un miracle.