Le tourisme durable progresse lentement

Alors que les voyages n'ont jamais été aussi populaires, le tourisme durable progresse lentement. Manque d'information claire, multiplicité des labels, indifférence des autorités..., les freins à son développement sont encore nombreux.
par
Camille
Temps de lecture 2 min.

Selon l'Organisation mondiale du tourisme, le nombre de voyageurs a progressé de 4% l'an dernier. Il atteint ainsi le chiffre record d'1,2 milliard de touristes à travers le monde. D'ici 2030, ce chiffre devrait encore grimper à 1,8 milliard.

Mais l'explosion de ces déplacements de plaisance a un coût. Le poids croissant des transports (principalement l'avion et la voiture) dans les émissions mondiales de gaz à effet de serre et le tourisme de masse qui bétonne les côtes et pompe les ressources en eau ont des effets dévastateurs.

AFP

Année du tourisme durable

Afin de sensibiliser la population, les Nations unies ont proclamé 2017 l'"Année internationale du tourisme durable pour le développement". Ce type de tourisme, né il y a plusieurs années, repose sur trois piliers: au niveau économique, il valorise les emplois durables. Au niveau social, il veille à ne pas creuser les inégalités et à inclure les différentes couches de la population locale. Et au niveau environnemental, il œuvre à la préservation de la biodiversité et au bon usage des ressources en limitant l'impact écologique des visiteurs.

 

Des trois piliers, «l'environnemental fait clairement l'objet du plus d'attention», explique Jean-Michel Decroly, professeur en géographie, démographie et tourisme àl'ULB. En Belgique, «le nombre d'acteurs comme les agences de voyages, tour-opérateurs, start-up spécialisées etc. qui s'engagent dans des pratiques durables est croissant. Mais il est extrêmement difficile de chiffrer le phénomène», commente-t-il.

Un guide du tourisme durable en Wallonie

Dans l'esprit des vacanciers, l'idée émerge doucement. D'après une enquête réalisée pour le compte du tour-opérateur TUI, en mars dernier, à peine 10% des touristes belges tiennent compte du tourisme durable lors du choix de leurs vacances, même si deux tiers se disent prêts à prendre l'environnement en considération. «Le manque d'informations et le prix demeurent des obstacles à la mise en œuvre de ces intentions pendant le voyage», souligne le voyagiste, dont 15% de l'offre est estampillée «durable».

Parmi les initiatives existantes, la toute première édition du «Guide du tourisme durable en Wallonie» est sortie en 2016. Elle a été concoctée par les étudiants de la Haute école Robert Schuman de Libramont, partis du constat qu'«aucun guide n'existait encore en la matière».