Une course à travers les Alpes… en parapente

Traverser les Alpes en parapente, l'idée peut sembler folle. C'est pourtant le parcours de la course Red Bull X-Alps.
par
Camille
Temps de lecture 2 min.

Cinq pays traversés, 1.150 km, des sommets à plus de 4.000 m, 6.000 calories dépensées par jour de course… Les chiffres de la Red Bull X-Alps donnent le vertige. 32 parapentistes, choisis parmi les plus expérimentés, s'aligneront sur la ligne le 2 juillet prochain. «Cette course, c'est un effort physique inimaginable», confirme Thomas De Dorlodot, le seul Belge participant. Il y participe pour la sixième fois (voir ci-dessous).

Ph. Red Bull

6.000 calories par jour

Les concurrents partiront de Salzbourg, en Autriche. Ils s'élanceront en courant vers les hauteurs, afin de trouver un point de décollage. Là, ils sortiront leur voile de parapente, afin de prendre de la hauteur. Ils devront ensuite relier différents points de passage obligatoire, qui leur feront traverser trois fois la dorsale alpine. Le principe sera toujours le même: décoller, monter le plus haut possible (jusqu'à 4.000 m), se laisser glisser le plus loin possible. Les parapentistes peuvent atteindre des vitesses au sol de 65 km/h. L'objectif sera de trouver, aussi souvent que possible, des courants d'air chaud qui permettent de reprendre de la hauteur. À défaut, il faudra se poser, courir vers un nouveau point de décollage. «Les bons jours, on peut espérer ne jamais devoir se poser. Tant mieux, car c'est ainsi qu'on va le plus vite», explique Thomas De Dorlodot. Les mauvais jours, il faudra courir. Probablement entre 30 et 40 km par jour, avec près de 3.500 m de dénivelé positif. Les athlètes consommeront ainsi près de 6.000 calories par jour.

Pour corser la chose, les organisateurs élimineront le dernier concurrent au bout de 72h de course. Ensuite, toutes les 48 h, le dernier sera éliminé. Il ne faudra donc pas traîner. D'autant plus qu'une fois le vainqueur arrivé, probablement au bout de dix jours, ses rivaux n'auront plus droit qu'à 48h pour rejoindre la ligne d'arrivée, située à Monaco. Chaque année, le nombre de parapentistes qui arrivent à destination se compte ainsi sur les doigts de la main.

 

«J'y vais pour faire un résultat»

«C'est une course vraiment très difficile», souligne Thomas De Dorlodot. Début juillet, il s'alignera pour la sixième fois au départ de la Red bull X Alps.

Ph. Red Bull

Tu as déjà participé à cinq Red Bull X-Alps. C'est une course qui te plaît?

«Bizarrement, à chaque participation, je me demande ce que je fais là… La Red Bull X-Alps est une course très exigeante. À chaque fois, je termine épuisé, en me disant ‘plus jamais'. Et puis la mémoire est sélective, et on se réembarque dans l'aventure… Il faut dire que c'est une magnifique course.»

En quoi est-elle différente des autres?

«D'abord, pour ses superbes paysages. Mais surtout, c'est du vol bivouac, c'est quelque chose de très particuliers. On court et vole la journée, on dort chaque soir à un endroit diffèrent, et puis on repart le lendemain matin. Ça colle bien à ma vision de la vie, j'aime l'aventure et le voyage. Et contrairement aux courses classiques, les organisateurs ne choisissent pas un tracé où les conditions sont favorables. On va d'un point à un autre, on choisit sa route, et on affronte toutes les conditions possibles. On n'est pas en permanence entouré des autres parapentistes, on peut profiter de la solitude.»

Après cinq participations, quel résultat peux-tu viser?

«J'ai terminé trois fois la course, aux 10e, 11e, et 13e places. J'ai dû abandonner deux fois, après m'être cassé le pied puis la main. Cette année, j'y vais pour faire un résultat. Quand je dis résultat, il faut savoir qu'atteindre l'arrivée, à Monaco, serait déjà une réussite. Je n'y suis encore jamais arrivé. C'est peut-être pour ça que je continue à participer.»

 

Quelle préparation faut-il suivre pour réussir sur cette course?

«Je n'aime pas vraiment courir sur un tapis roulant dans une salle… Moi, mon truc, c'est les expéditions, le grand air. Au cours des deux dernières années, je suis pas mal parti, faire du rafting, de l'escalade… Je suis tout à fait habitué aux conditions d'expédition, c'est une bonne chose. Je reviens aussi de deux semaines de vol bivouac dans les Alpes. J'ai fait du repérage, c'est très important, il faut connaître le terrain.»

Tu as une préférence pour la météo?

«J'aimerais autant voler dans des conditions assez tourmentées. J'y suis habitué, j'ai volé à plus de 7.000 m d'altitude au Pakistan, je suis habitué aux conditions extrêmes. Dans ces conditions, je peux espérer un bon classement.»