Un safari en Europe: des alternatives au «Big 5» africain

Restriction des voyages oblige, il est actuellement plus difficile d’aller admirer les fameux «Big 5» dans les parcs naturels africains. Que les amateurs de vie sauvage se rassurent: l’Europe peut elle aussi être la terre de nombreuses observations. Sortez vos jumelles, la nature n’attend que vous!

par
Rédaction en ligne
Temps de lecture 4 min.

Le «Big 5» fait la renommée des parcs naturels africains: éléphants, lions, buffles, léopards et rhinocéros attirent chaque année des centaines de milliers de touristes. Les gros mammifères ont progressivement disparu du continent européen, sous l’effet de la chasse et de la croissance de la population. Mais les immenses parcs nationaux conservés dans des pays comme le Kenya, la Tanzanie, ou encore le Rwanda, permettent encore de les observer. Et la plupart de ceux qui ont pu en profiter en parlent comme d’un spectacle unique.

Mais faut-il aller si loin pour se régaler de vie sauvage? À l’heure des restrictions de voyage liées au coronavirus, mieux vaut trouver une alternative. Le besoin de limiter le réchauffement climatique pourrait, lui aussi, rendre ce genre de voyage plus compliqué. Faut-il s’en désoler? Pas vraiment, à en croire les amateurs de faune sauvage, puisque l’Europe a beaucoup à offrir en la matière. Et même la très urbanisée Belgique peut permettre d’observer de magnifiques spectacles. «Rien ne vous empêche de partir en safari à deux pas de chez vous», souligne le fabricant de jumelles Swarovski Optik.

Le début de l’automne donne l’occasion d’écouter le brame du cerf, et pour les plus chanceux, de voir ces seigneurs de la forêt croiser leurs bois. Depuis quelques années, les castors ont recolonisé certaines rivières, bâtissant leurs célèbres huttes et barrages. Le roi de la vie sauvage belge, celui que tous veulent observer, est toutefois le loup. De retour en Belgique depuis plusieurs années de façon épisodique, il est en train de s’installer pour de bon. Le lynx amorce lui aussi son retour, après une disparition de plusieurs centaines d’années. Un spécimen a été photographié dans la Vallée de la Semois le 27 août dernier. Dans la même famille, le chat sauvage est implanté en Belgique, même si l’espèce est fortement menacée par la fragmentation des zones forestières. Enfin, dans un autre registre mais tout aussi impressionnant, on peut de plus en plus fréquemment observer des phoques se reposant sur les plages de la mer du nord.

Quelles précautions?

Le retour de la faune sauvage en Belgique est une bonne nouvelle, mais il s’agit là d’un phénomène très fragile, soulignent les spécialistes. L’organisation Natuurpunt recommande de rester autant que possible sur les sentiers, afin «d’éviter d’écraser le trou d’une musaraigne ou le déjeuner verdoyant d’un chevreuil». Il ne faut évidemment pas entrer dans les zones interdites, comme certaines dunes ou zones des Hautes Fagnes. Elles sont là pour offrir de la tranquillité aux animaux, qui sont souvent farouches. Enfin, il est indispensable de ne pas nourrir la faune sauvage, au risque de la voir devenir dépendante à l’Homme et ne plus être capables de survivre sans assistance.

Dans ces conditions, observer des animaux sauvages n’a rien d’une sinécure. Il faudra rester à distance, quitte à investir dans une bonne paire de jumelles. Il faudra également savoir se poster au bon endroit au bon moment. Pour cela, le plus simple est d’avoir recours à un guide, qui vous emmènera aux meilleurs postes dans de bonnes conditions. Des associations comme Natagora ou des centres de visiteurs comme celui du Zwin proposent des visites guidées afin de provoquer la chance, et d’observer sans nuire.

Le «Big 5» européen

Pour observer les cinq plus gros mammifères d’Europe, il vous faudra parfois partir en voyage, et souvent passer des heures dehors. Mais en cas de succès, ça sera l’émerveillement garanti!

Le loup

Bonne nouvelle, on peut l’observer en Belgique. Le pays est en train de devenir le point de rencontre entre les populations venues de l’est de l’Europe (Pologne, Allemagne) et celles du sud (Italie, France). Il a trouvé un territoire accueillant en Ardenne, mais aussi dans le Limbourg.

Le lynx

Son retour en Belgique vient seulement d’être confirmé. Les naturalistes le pressentaient toutefois depuis un petit moment, alors qu’il avait été observé dans des régions voisines, en France, dans les Vosges, et en Allemagne, dans l’Eifel.

Le bison

L’espèce a longtemps été menacée, mais retrouve du poil de la bête avec la réintroduction de spécimens élevés en captivité. On les trouve à l’état sauvage en Pologne, en Lituanie, ou encore en Roumanie.

Le glouton

Il faut aller dans les régions septentrionales de l’Europe pour l’apercevoir (Scandinavie, Estonie). Son nom français fait référence à la voracité de l’animal, qui est qualifié de bête la plus féroce du Grand Nord au Canada. Il est réputé pour être très malin, notamment pour fuir un éventuel prédateur, ou observateur.

L’ours

Il y a longtemps, il régnait sur les forêts de l’Est de l’Europe. Aujourd’hui son habitat s’est réduit. On trouve encore des ours en Roumanie, ainsi que dans des zones montagneuses, notamment en Slovénie et à la frontière entre la France et l’Espagne.