Metro Travel Stories: dans la fournaise de l'Atacama

Nous sommes Camila et Seba. Il y a quelques mois, nous avons décidé de partir à l'aventure. Un voyage incroyable que nous voulons partager avec toi chaque semaine! Que l'aventure commence…
par
Nicolas
Temps de lecture 3 min.

Notre voyage se poursuit dans la fournaise chilienne.

San Pedro de Atacama

San Pedro est une oasis pittoresque et la porte d'entrée d'un des plus grands et plus arides déserts au monde: l'Atacama. Ensemble avec l'Ile de Pâques, ce territoire est le plus grand pôle de tourisme au Chili. En arrivant à San Pedro après avoir voyagé trois jours en stop à travers le désert nord-argentin nous avons donc dû nous habituer à la vue de hordes de touristes déferlant dans des ruelles regorgeant d'agences de voyage.

Atacama a bouleversé notre idée de “désert” avec ses volcans intimidants, ses geysers capricieux, ses lagunes multicolores, et ses vigognes (des mammifères sauvages similaires au lama) élégantes. Le point fort de notre séjour à Atacama a été une baignade dans les sources d'eau jaillissante ou plutôt la rafraîchissante promenade en tenue de bain à -17°C précédant ladite baignade. A l'instar de l'eau torride des geysers, notre budget n'a pas tardé à s'évaporer dans ce désert Chilien (non sans raison le Chili est considéré le pays le plus cher d'Amérique du Sud). Il fallait qu'on parte vite, le pouce en l'air, vers un pays du nord qui serait plus clément envers nos porte-monnaies.

Photos: Videografreaks

Thor à la frontière

Une agente de la douane péruvienne observe Seba en riant. On se demande si on vient de faire quelque chose d'inapproprié ou ridicule en lui passant nos passeports. Elle murmure quelque chose à son collègue. Ce dernier nous regarde et sourit à son tour avant d'expliquer: “Elle trouve que vous ressemblez à Thor”. On a toujours pensé que les voyages nous changeaient de l'intérieur, mais pendant ce périple la moitié masculine de notre équipe s'est forcément dotée d'attributs physiques (barbe et cheveux longs) provocant des rencontres plutôt inhabituelles.

La fonctionnaire souhaite immortaliser sous forme de selfie ce rendez-vous avec le super-héros en tenue de routard, mais y renonce, visiblement craignant d'agacer une foule de voyageurs impatients de se faire tamponner leurs passeports. “Bon séjour au Pérou”, nous lance-t-elle finalement. Après huit semaines de vagabondage entre les océans, nous voilà enfin arrivés au centre de l'empire Inca, la dernière étape de notre périple trans-américain.

Les voies des autostoppeurs sont insondables. En quittant le désert d'Atacama au Chili, nous espérions arriver en Bolivie, mais des bons vents (ou des bons camionneurs) nous ont porté à Arequipa, la deuxième ville du Pérou, entourée de trois volcans imposants aux cimes enneigées. C'est d'ici que nous continuerons notre voyage à Lima en passant par Cusco, l'ancienne capitale des Incas et Ayacucho, la fameuse cité des églises coloniales.

Notre prof le camionneur

Est-ce qu'un chauffeur de camion peut nous enseigner des leçons universelles le temps d'un trajet entre deux villes? Oui et le fera la plupart du temps sans même s'en rendre compte. Il commencera par te montrer des photos de sa famille. Il ne s'empêchera pas de qualifier les politiciens de son pays de “voleurs”. Il te recommandera aussi les plus beaux endroits à visiter dans sa patrie avant de te mettre en garde contre les habitants des pays voisins. Ce camionneur, tu le rencontreras aussi souvent au Pérou, qu'en Iran ou en Belgique. L'importance de la famille, la désillusion avec le système politique, l'attachement à son pays et les stéréotypes (plus souvent négatifs que positifs) décri-vant des autres nationalités: voilà des thèmes de prédilection des nos compagnons de voyage occasionnels qui prouvent que nous sommes tous plus pareils qu'on ne voud-rait le croire!