Les AirPods, plus si cool que ça ? Les écouteurs filaires redeviennent tendance !

Apple a du souci à se faire : ses AirPods n'ont plus la côte auprès des jeunes. Ils leur préfèrent les plus humbles écouteurs filaires. Ces accessoires rétro reviennent à la mode grâce à des célébrités comme Lily-Rose Depp ou Bella Hadid. Un phénomène qui en dit long sur notre rapport à la nostalgie.

par
ETX Studio
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Ils sont entreposés au fond de nos tiroirs depuis 2016, lorsqu'Apple les a rendus ringards en lançant les Airpods. Il est fort possible que nous devions les ressortir pour être la pointe de la mode... même s'il faut les démêler pour ça. Des faiseuses de tendances comme Lily-Rose Depp et Zoë Kravitz ont récemment été photographiées dans les rues de New York, parées de leurs plus beaux écouteurs.

Une véritable tendance rétro !

Le phénomène est tel qu'un compte Instagram dédié aux personnalités les plus "connectées" a été lancé en octobre. Sa créatrice, Shelby Hull, y poste des clichés d'inspiration montrant comment les écouteurs et les casques audio se sont fait une place dans la culture pop ces trente dernières années. Un portrait en noir et blanc de Janet Jackson dans une cabine d'enregistrement côtoie des photographies plus récentes de Dakota Johnson, Hoyeon Jung et Jennifer Lawrence, toutes suspendues à leurs écouteurs.

Certains y voient même une véritable tendance rétro. "Certaines filles remplacent les AirPods par des écouteurs filaires. Ma théorie est que le port d'écouteurs filaires illustre l'esthétique de l'écoute de la musique. Écouter de la musique était littéralement un mouvement esthétique dans les années 2010. Maintenant que la culture Tumblr de cette année-là fait son grand retour, il est logique que les écouteurs filaires suivent le même chemin", explique la TikTokeuse @thedigifairy dans l'une de ses vidéos. Une analyse à laquelle beaucoup d'internautes semblent se rallier : la vidéo cumulait plus de 2,3 millions, avant d'être supprimée de la plateforme le mardi 23 novembre.

Les AirPods seraient dorénavant aux antipodes du "cool"

L'engouement des jeunes les plus aisés pour les écouteurs filaires ne date toutefois pas d'hier. La journaliste américaine Liana Satenstein avait déjà constaté l'intérêt de Bella Hadid pour ces accessoires en 2019. "Quelle que soit la raison, le choix de Hadid d'arborer ces écouteurs classiques semble étrangement luxueux. Ce choix suggère qu'elle ne s'embête pas à suivre les dernières nouveautés technologiques et qu'elle préfère les choses simples de la vie, ce qui est, bizarrement, la véritable mesure de la réussite", avait-elle écrit dans Vogue.

Mais la mode n'avait pas pris à l'époque. Trois ans plus tard, elle est devenue incontournable. Sur Twitter, certains membres de la génération Z proclament même avoir délaissé leurs AirPods pour leur ancêtre, aujourd'hui délicieusement vintage. "Aujourd'hui, j'ai échangé mes AirPods contre mes vieux écouteurs filaires pour me donner un look à la Lily Rose Depp lorsque je me promène sur le campus", a déclaré l'un d'entre eux sur Twitter.

Outre la volonté d'imiter le style décontracté de certaines célébrités, le retour des écouteurs filaires atteste de notre changement de perception concernant ce qui est "branché". De la même façon que le "moche" est devenu une revendication forte dans la mode, les AirPods sont dorénavant aux antipodes du "cool". La raison ? Ils sont trop associés au rythme de vie effréné des géants de la Silicon Valley, qui sont toujours entre deux appels. Leur prix joue aussi un rôle déterminant dans ce désamour grandissant. Comptez 149 euros pour les Airpods (2ème génération) et 279 euros pour le modèle professionnel. Un luxe que peu de personnes, surtout les plus jeunes et précaires, ne peuvent pas s'offrir.

«C’était plus simple avant !»

Hormis leur prix plus attractif, les écouteurs filaires surfent également sur notre nostalgie du monde d'avant. "Ce que les gens regrettent, c'est la période où ils avaient moins de soucis, plus de distractions innocentes, et un plus grand soutien émotionnel dans les moments difficiles", avait expliqué Krystine Batcho, professeure de psychologie à l'université Le Moyne à Vox en 2020. "C'était plus simple. Maintenant, il y a tous ces choix. [Les réseaux sociaux] sont devenus si compliqués qu'ils gâchent une partie de notre plaisir".

La renaissance du vinyle, longtemps donné pour mort après les multiples transitions technologiques de l'industrie musicale, s'inscrit dans cette logique. Ces objets deviennent les reliques d'une époque révolue, durant laquelle écouter de la musique était une véritable expérience esthétique et non un marché contrôlé par les streams et les algorithmes. Si aucun retour en arrière n'est possible, les écouteurs filaires nous en donnent l'impression. Cela justifie amplement le temps qu'on passe à les démêler.