Connaissez-vous le ROMO? Cette tendance gagne de plus en plus d’internautes

Après le «fear of missing out» (FOMO), une nouvelle tendance semble gagner les internautes. On vous dit tout!

par
ETX
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L’avènement des réseaux sociaux et des usages numériques ont donné naissance à un phénomène désormais bien connu: le FOMO, acronyme pour l’expression «fear of missing out» ou, en français, «la peur de rater» une information capitale ou un événement majeur. Particulièrement prégnante chez les jeunes, ce phénomène évoque souvent une surconnexion, toujours dans l’optique de ne pas manquer la moindre bribe d’information.

Après le FOMO, voici le ROMO

Mais dans un contexte politique, sanitaire et économique de plus en plus anxiogène, les internautes sont au contraire de plus en plus nombreux à se détourner des actualités. Les personnes concernées vont au contraire se tenir volontairement éloignées des médias, ainsi que de toutes technologies numériques qui pourraient leur fournir des informations. À tel point que certains se sentent au contraire soulagés d’avoir raté un ou plusieurs «épisodes». Il n’en fallait pas plus pour voir apparaître sur internet le terme ROMO, en référence au «relief of missing out», c’est-à-dire le soulagement de rater un événement ou une information.

Un véritable choix

Des chercheurs anglais et américains spécialisés dans l’analyse des médias ont tenté de comprendre ce phénomène plus en détail en menant une enquête, dont les résultats ont récemment été publiés dans la revue Political Communication. L’enquête a été réalisée au Royaume-Uni à partir d’entretiens approfondis réalisés auprès de 43 personnes qui ont volontairement choisi de se couper des sources d’informations et qui ne consultent plus que rarement l’actualité («moins d’une fois par mois» ou «jamais»). D’après l’étude, ces individus représentent environ 7% de la population britannique. Dans leur ligne de mire, les infos jugées angoissantes, tout particulièrement celles relayant les faits divers, les crimes ou encore les annonces d’attaques terroristes.

Selon les chercheurs, le choix d’éviter soigneusement ce type d’actualité s’explique principalement par la volonté de fuir les nouvelles jugées anxiogènes, mais également parce que ces contenus véhiculeraient un sentiment d’impuissance. «Les personnes que nous avons interrogées considèrent que ces informations génèrent non seulement de la peur, mais aussi des sentiments d’incertitude et un manque de contrôle», expliquent les auteurs de l’étude.

Le ROMO constituerait donc en quelque sorte l’opposé du FOMO, à l’exception que ce phénomène touche spécifiquement le monde de l’information et moins celui des tendances sur les réseaux sociaux. Utilisé pour la toute première fois sous la plume de l’Américain Patrick McGinnis en 2004, à l’époque étudiant à la Harvard Business School, le terme FOMO fait également référence à la peur de manquer un événement «hype» notamment une soirée à laquelle tout le monde se rend. Le terme est donc aussi approprié en dehors de la sphère numérique.

Il y a aussi le JOMO

Et son antonyme existe! On parle en effet de JOMO pour «joy of missing out». Vous l’aurez compris: cet acronyme illustre la joie de rater un événement, au profit d’un moment que l’on s’accorde pour soi, à l’instar d’une bonne séance de cocooning au fond de son canapé. Une philosophie de vie que beaucoup d’entre nous n’hésitent plus à embrasser depuis que le Covid-19 a fait irruption dans nos vies.