Disponible sur Disney+, Prey est un film qui s’efforce de reconstituer une vie indigène authentique

Le film Prey brosse un portrait authentique de la vie chez les Comanches et s’efforce de reconstituer une vie indigène authentique. Rencontre avec son réalisateur, Dan Trachtenberg.

par
Ruben Nollet
Temps de lecture 3 min.

Dans ‘Prey’ une jeune Comanche, Naru, a une occasion unique de montrer qu’une fille peut aussi être une vraie guerrière. Sa tribu doit en effet affronter un Predator, un super-chasseur venu d’une autre planète. Le scénario idéal pour le réalisateur Dan Trachtenberg (‘10 Cloverfield Lane’), qui entend faire passer un message important dans un solide film d’action.

Dan Trachtenberg: «Les Comanches sont trop souvent dépeints comme des monstres au cinéma. Le meilleur exemple, c’est ‘The Searchers’ (‘La prisonnière du désert’ en VF), le western de John Ford. En soi un chef-d’œuvre, mais aussi une caricature nauséabonde pour le peuple comanche. Je voulais en finir avec ça. ‘Prey’ brosse un portrait authentique. Les Comanches étaient les guerriers les plus farouches, très innovants dans leur manière de chasser et de se battre. De parfaits adversaires pour le Predator.»

‘Prey’ se passe il y a 300 ans. Le Predator est-il alors lui-même différent?

«Absolument. Cela nous offrait la possibilité de lui donner un tout nouveau look. Ce Predator-ci vient en outre d’une toute autre région de la planète d’origine des Predators, ce qui signifie qu’il n’a pas la même apparence. La force du premier ‘Predator’ était de surprendre constamment et de montrer de nouveaux aspects de cette créature. C’est ce que nous essayons aussi de faire. Le but était de le rendre plus féroce et plus effrayant.»

Le Predator est soi-disant un noble chasseur qui ne s’attaque pas à des adversaires sans défense. Mais n’est-ce pas son choix d’utiliser quand même un arsenal supérieur pour chasser?

«C’est ainsi que fonctionne la chaîne alimentaire. Chaque animal utilise tout ce dont il tire avantage. Un loup utilise ses crocs pour déchiqueter un lapin. Un lapin n’a pas ces dents-là. Mais j’avoue que ce n’est pas tout à fait juste de la part du Predator de se rendre invisible et de manier toutes sortes d’armes sophistiquées pour chasser pour le sport. Même s’il lui arrive ainsi de sous-estimer ses adversaires aussi.»

‘Prey’ est disponible sur Disney+.

En quelques lignes

Un contexte historique. Nous n’avions pas encore vu ça dans la franchise Predator, le célèbre chasseur extraterrestre aux dreadlocks et à l’armure qui rend invisible. Dans ‘Prey’, il atterrit en territoire comanche au début du 18e siècle, où il cherche à affronter l’adversaire le plus redoutable. La jeune Naru, justement, veut faire ses preuves en tant que guerrière, mais parce qu’elle est une fille, elle n’est pas prise au sérieux. ‘Prey’ s’efforce de reconstituer une vie indigène authentique. Il est ainsi possible de voir tout le film en langue comanche, si on le souhaite. Mais les nobles intentions et messages sont parfois tellement explicites que cela gêne le film. Heureusement, on ne pense pas à discutailler face à une créature aussi impressionnante que le Predator… 3/5