Les sports de combats séduisent de plus en plus de Belges

Depuis quelques années, les bonnes performances des Belges et la médiatisation de certains combats donnent un nouveau souffle à la pratique des sports de combats dans notre pays. Le MMA, notamment, connaît un succès grandissant.

par
Clément Dormal
Temps de lecture 4 min.

Tout le monde, ou presque, a déjà entendu parler de Conor McGregor, ce sportif irlandais qui a grandement participé à la notoriété du MMA. Pourtant, pour beaucoup, le MMA (arts martiaux mixtes) reste une discipline floue dont on ne connaît pas grand-chose, mis à part que certains de ces combats génèrent des sommes folles pour le commun des mortels. «Le MMA, c’est un ensemble de disciplines de sports de combats réunis en une seule. Globalement, le MMA est le sport de combats le plus réaliste, celui qui se rapproche le plus de la réalité», explique Thibaut Paoletti.

En 2021, il a fondé «La Cage», un club de sport qui dispense des cours d’art martiaux et de MMA à Namur. Désormais, ce sont environ 60 membres qui s’y réunissent plusieurs fois par semaine autour de leur passion commune. «Ça fait longtemps que je suis dans les sports de combat. Je me suis dirigé vers les disciplines de combats car j’avais beaucoup d’énergie et il fallait que je canalise tout ça. J’ai ensuite évolué vers différents clubs. Puis, j’ai vu qu’il y avait une grosse demande mais pas vraiment de structure pour les arts martiaux à Namur et donc j’ai décidé d’en créer une», poursuit-il.

Comme d’autres clubs de MMA en Belgique, Thibaut voit que la discipline rencontre de plus en plus de succès dans notre pays. Le MMA a notamment pas mal gagné en visibilité ces dernières années grâce à certains combattants. «Le MMA est vraiment ‘hype’ pour l’instant. Il est sur toutes les lèvres. C’est un sport qui a été fort médiatisé récemment. D’abord aux États-Unis puis en Angleterre avec Conor McGregor. Tout le monde le connaît, même ceux qui ne font pas de sport de combats. Grâce à lui, le sport est en train de se développer. Avant, si on aimait faire un sport de combats, on se dirigeait plus vers une discipline en particulier. Aujourd’hui, on a de plus en plus de gens qui veulent toucher à tout», analyse Thibaut Paoletti.

Un sport violent, vraiment ?

S’il gagne du terrain dans notre pays, le MMA pâtit toujours de l’image d’un sport violent qui en freine plus d’un. «Comme je le dis toujours, le MMA reste de la violence», acquiesce le fondateur de la Cage. Avant de nuancer ses propos. Selon lui, on est plus ici dans de la «violence contrôlée». «C’est un des sports de combats les plus contrôlés même si on n’a pas cette impression de prime abord. Si on décide dans un combat de ne pas prendre un seul coup, c’est possible. C’est également un des seuls sports de combats où il faut vraiment réfléchir. Il y a une grosse partie du MMA qui est tiré du jiu-jitsu brésilien, un sport qu’on compare souvent au jeu d’échec car quand on tente quelque chose, l’adversaire répond tout de suite et il faut soi-même avoir prévu la réponse adéquate».

De manière générale, les combattants MMA doivent allier de nombreuses qualités. Outre un mental d’acier, une endurance à toute épreuve, et des compétences en combat, la pratique de ce sport nécessite une très bonne lecture de jeu. «Comme dans tous les sports, on a besoin de lucidité et de réflexion. Dans le MMA, plus que dans n’importe quel autre sport de combats, il faut vraiment être lucide et réfléchi», complète Thibaut Paoletti.

«Une manière d’apprendre à se défendre»

Parmi le nouveau public touché par le MMA, on retrouve les adolescents et les jeunes adultes. Ce groupe est particulièrement touché par les nombreuses vidéos qu’il voit défiler sur les réseaux sociaux. Les jeunes seraient également particulièrement attentifs aux notions de respect de ses partenaires et adversaires que l’on retrouve en MMA. «D’un autre point de vue, c’est aussi une manière d’apprendre à se défendre. On a beau dire ce qu’on veut, on vit dans une société violente. Et le MMA permet d’apprendre à se défendre et à contrôler ses émotions. On a des gens qui viennent aussi pour avoir plus de confiance en eux, pour s’affirmer», pointe Thibaut Paoletti.

De la Cage à l’UFC ?

Si la Cage est relativement jeune, le club se targue d’avoir plusieurs athlètes de haut niveau. De quoi envisager le futur avec sérénité et ambition. «On a vraiment quelques pépites dans le club. Le but c’est de les propulser au plus haut de leur carrière car on fait aussi du management. On espère pouvoir les accompagner jusqu’au Saint Graal du MMA qui est l’UFC (Ultimate Fighting Championship, la ligue mondiale de MMA). À côté de ça, on souhaite continuer à agrandir la structure avec une salle un peu plus grande qui permettrait d’accueillir plus d’adhérents. J’aimerais que les gens continuent à se familiariser à ce sport car il donne confiance en soi et il donne l’envie de devenir athlétique», conclut Thibaut Paoletti.