Pourquoi n’arrivons-nous pas à dire non à la malbouffe?

Un petit saut au fast-food le plus proche. Une pizza commandée sur Uber Eats. La malbouffe est partout autour de nous. Et nous sommes nombreux à être incapables d’y résister. Mais comment l’expliquer?

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Rédaction en ligne
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Difficile de dire non à un bon burger bien gras. Même si nous savons qu’il est mauvais pour notre santé, nous ne pouvons pas nous empêcher de succomber à son appel. Il faut dire qu’une grosse bouchée dans un bon burger nous offre un sacré sentiment de plaisir. C’est justement là que réside un des plus grands dangers de la malbouffe: le plaisir. On le sait, notre cerveau a été programmé pour aimer tout ce qui est sucré et gras pour maximiser nos chances de survie il y a des milliers d’années. Or, ce processus fonctionne comme une addiction. Plus on va consommer des aliments gras, plus notre cerveau va les apprécier et plus il va en demander davantage. Le début d’un cercle vicieux duquel il est très difficile de sortir.

Des produits transformés

Nous vivons également désormais dans une société qui fait encore trop la part belle aux produits ultratransformés. Ces produits, souvent moins chers, sont pourtant remplis d’additifs qui n’ont aucun intérêt pour notre santé, si ce n’est favoriser nos addictions. Pour vous en rendre compte, nous vous invitons à regarder le nombre de produits dans votre frigo dans lesquels on retrouve du sucre. «Tout est pensé pour que le client ne puisse pas contrôler son cerveau. Lorsque vous mordez dans un burger, tout est réfléchi pour que vous n’arriviez pas à vous contenter d’un seul, des ingrédients à la texture en passant par la température du sandwich», explique la diététicienne et nutritionniste Véronique Sturbois à Sosoir.

L’impact des réseaux sociaux

Autre problème, les tentations liées à la malbouffe sont partout autour de nous. Les réseaux sociaux ont par exemple aussi un impact sur notre vision de la malbouffe. Sur le réseau social Instagram, lorsque les célébrités montrent de la nourriture, elles ont tendance à choisir des aliments et des boissons jugés néfastes pour la santé, selon une étude américaine. Les snacks, les sucreries et les boissons alcoolisées sont les aliments le plus souvent représentés dans les publications sur les réseaux sociaux de célébrités très suivies, constatent les chercheurs. Plus de 87% de ces comptes ont obtenu un score faible, c’est-à-dire qu’ils présentaient de la nourriture peu saine pour la santé. Par ailleurs, 95% de ces publications ne sont pas le résultat de publication sponsorisé. «Ces résultats suggèrent que les représentations influentes de la consommation d’aliments et de boissons malsains sur les réseaux sociaux sont un problème socioculturel qui va au-delà des publicités et des parrainages», expliquent les chercheurs.

Un danger pour la santé

Pourtant, on sait depuis bien longtemps que la malbouffe représente un danger pour notre santé, mais aussi celles des plus jeunes. En 2020, l’ONU plaçait ainsi la malbouffe parmi les «menaces immédiates» pour la santé des enfants dans le monde. En 2017, l’OMS tirait la sonnette d’alarme car le nombre d’enfants en surpoids extrême avait atteint 124 millions dans le monde, une masse multipliée par dix au cours des 40 dernières années. Pour l’OMS, 1,9 milliard d’adultes dans le monde sont en outre en surpoids, dont 650 millions sont obèses, ce qui est un facteur de risque pour le diabète, les maladies cardio-vasculaires et le cancer.

Comment s’en sortir?

Plusieurs astuces simples peuvent heureusement vous aider à sortir de ce cercle vicieux. Sachez déjà qu’il faut trois semaines sans malbouffe pour que notre cerveau oublie qu’il y est accro. Le plus simple pour vous y arriver est de vous débarrasser de tous ces aliments qui se trouvent dans vos armoires. Adieux chips, bonbons, et autres plats tout préparés. Si vous n’en avez pas chez vous, vous serez logiquement dans l’incapacité de les consommer, même si vous en avez envie.

En 2021, une étude espagnole a également démontré que le fait de prendre ses repas avec ses proches réduirait le risque d’obésité. Pour cela, oubliez vos téléphones portables et la télévision lors du repas. À table, on discute en famille autour d’un bon repas préparé soi-même. Cela permet aux enfants de mieux reconnaître le sentiment de satiété et d’acquérir de bonnes pratiques alimentaires. Pour concocter ces bons repas, imaginez vos menus de la semaine à l’avance. Écrivez tous les ingrédients sur une liste de course et n’en déviez pas une fois au magasin.