Les IST flambent chez les jeunes: comment se protéger et se faire dépister?

Le constat est sans appel: de plus en plus de jeunes ont des relations sexuelles non protégées et les infections sexuellement transmissibles (IST) sont en constante augmentation en Belgique. On fait le point sur les différentes manières de se protéger et de se faire dépister.

par
Dr. Love
Temps de lecture 5 min.

Quelle est la différence entre MST et IST?

Pendant longtemps, on a parlé de MST, pour maladies sexuellement transmissibles. Mais depuis quelques années, c’est le terme IST pour infections sexuellement transmissibles qui est privilégié. «Le terme infection est plus approprié parce qu’il sous-entend que l’infection peut s’accompagner ou pas de symptômes», détaille sur son site internet Infor Jeunes, un centre bruxellois francophone d’information des jeunes.

Quand on évoque les IST, on pense surtout au sida. Mais c’est loin d’être la seule infection sexuellement transmissible. Il y a aussi la syphilis, la chlamydia, l’herpès, l’hépatite B et C, la gonorrhée ou les condylomes également appelées verrues génitales.

Zoom sur la chlamydia

L’IST la plus fréquente en Belgique est la chlamydia. Elle touche particulièrement les 15-34 ans. Généralement, l’infection à la chlamydia est asymptomatique, c’est-à-dire que les symptômes ne sont pas visibles. Quand ils se manifestent, les symptômes apparaissent généralement une à trois semaines après la contamination. Ils se caractérisent par des pertes vaginales inhabituelles, un écoulement inhabituel au niveau du pénis et une irritation du pénis, ou encore par une douleur avec sensation d’uriner des lames de rasoir et avec des saignements possibles.

Si la chlamydia n’est pas dépistée et traitée à temps, des complications peuvent survenir comme une infection de l’utérus et des trompes, une infection des parties génitales ou anales et des troubles urinaires pouvant causer la stérilité. Par contre, une fois qu’elle est dépistée, la chlamydia se soigne et se traite par des antibiotiques appropriés.

Comment se protéger?

«Tout le monde est susceptible d’attraper une IST au cours de sa vie, d’autant plus en ayant une vie sexuelle active. La plupart du temps, elles sont sans symptômes, d’où la nécessité de te faire dépister régulièrement. Si on laisse traîner une IST, les conséquences peuvent être importantes: stérilité, cancers, etc. Avoir une IST non traitée augmente le risque de contracter d’autres IST», explique le site depistage.be.

Pour se protéger mais aussi pour éviter leur transmission, il existe plusieurs solutions. La principale reste le port du préservatif. Il y a bien sûr le préservatif externe pour se protéger des IST lors de pratiques comme la pénétration vaginale ou anale, mais également lors des fellations. Moins connu, plus difficile à trouver et plus cher, il y a aussi le préservatif interne. Il peut se mettre dans l’anus ou le vagin jusqu’à 6 heures avant le rapport. Le préservatif interne présente également un avantage pour la personne qui pénètre: il se rapproche des sensations ressenties lors d’un rapport sans préservatif.

«Les jeunes ne sont pas toujours au courant des pratiques qui peuvent être à risque et des méthodes de protection diversifiées qui existent. Par exemple, quand on parle des pratiques plutôt orales, il y a plusieurs jeunes qui ne sont pas au courant qu’il y a un risque de transmission d’infection sexuellement transmissible. Si je passe aux méthodes de protection en tant que telle. Le préservatif externe est connu, mais concernant la pose du préservatif, on apprend qu’il y a une méconnaissance de la pose adéquate et que les utilisateurs ne savent pas qu’il faut toujours regarder la date de péremption avant d’en poser un», a récemment expliqué à RTLinfo Louise-Marie Drousie, animatrice formatrice à l’ASBL O’YES.

Où et comment se faire dépister?

En fonction de ses pratiques, de ses partenaires et de la fréquence de ses rapports, il est recommandé de se faire dépister une à quatre fois par an. Depuis le printemps 2020, nous avons pris l’habitude de nous faire dépister pour la Covid-19 via un test PCR. Pour les IST, les choses sont un peu plus compliquées. Toutes les IST ne se dépistent pas de la même façon et il existe plusieurs types de dépistages: une prise de sang, un examen clinique, un frottis du col de l’utérus, du vagin, de l’anus ou de la gorge, ou encore un prélèvement urinaire. Une prise de sang permet de dépister le VIH, les hépatites et la syphilis mais pas la gonorrhée ou la chlamydia. Pour savoir quels tests effectuer pour toutes les dépister, mieux vaut en parler à un professionnel de la santé. Certaines associations spécialisées et centres de planning familial proposent un service de dépistage rapide. Pour trouver le centre le plus proche de chez vous, rendez-vous sur www.depistage.be ou sur www.loveattitude.be.

Prévenez vos partenaires

Tout le monde peut attraper une IST. Il n’y a pas de honte à avoir et ces infections font partie de la sexualité. Par contre, lorsqu’on a été infecté, il est essentiel de prévenir ses partenaires des trois derniers mois. Le site depistage.be recense une liste recommandations pour que cela se passe dans les meilleures conditions. Mais parfois, pour tout un tas de raisons, l’annonce peut être compliquée. C’est la raison pour laquelle la plateforme propose un outil de notification anonyme. C’est un service totalement gratuit. Tout se passe via le site www.depistage.be. Il suffit d’inscrire le numéro de téléphone de ses partenaires et ils recevront un SMS pour les avertir et les encourager à se faire dépister. L’an passé, 1.150 notifications ont ainsi été envoyées.