L'Italie et l'Espagne : baromètres ou simples passe-temps ?

par
Kevin
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La qualification est en poche et les nouveaux maillots viennent d'être présentés. Désormais, les Diables rouges n'ont plus que quelques matches amicaux à jouer avant le coup d'envoi du Championnat d'Europe des Nations 2016 le 10 juin prochain. Et les premières rencontres amicales au programme nous réservent déjà deux affiches de taille. En effet, l'Italie comme l'Espagne ont décroché un titre mondial au cours de ces dix dernières années. De plus, ces deux grandes nations du foot ont disputé la finale du dernier Euro en date, l'Espagne prolongeant même son titre de championne d'Europe. Cependant, ces deux équipes sont depuis lors sur une pente descendante. Quoi qu'il en soit, ces deux rencontres s'annoncent intéressantes, mais il reste à voir si elles feront véritablement office de baromètres mesurant la valeur des Diables.

Le premier de ces deux matches amicaux aura lieu vendredi soir au stade Roi Baudouin. Tout un temps, ce Belgique – Italie était programmé au Koweït, mais suite à la suspension de ce pays par la FIFA, aucun match ne peut se jouer sur le territoire de cet État du Golfe.

L'Italie et la Belgique se sont déjà affrontées à vingt reprises, mais les Diables rouges ne se sont imposés que trois fois seulement. Leur dernière victoire remonte aussi à un 13 novembre, mais en 1999. A Lecce, Gli Azzurri avaient alors perdu 1-3. A l'époque la feuille de match comportait deux noms que nous retrouverons encore 16 ans plus tard. Buffon défendait en effet déjà les buts italiens et Marc Wilmots, aujourd'hui sélectionneur belge, avait inscrit le deuxième but des Diables.

Après la Coupe du Monde au Brésil qui a vu l'Italie sombrer en phase de groupe, la squadra azzura a été reprise en mains par Antonio Conte. Ce sélectionneur ne craint nullement de convoquer des joueurs moins connus tels que Éder, Pellè, voire Okaka d'Anderlecht. Et visiblement, cette stratégie porte ses fruits. Même si l'on ne peut pas dire qu'elle possède une équipe de stars, l'Italie n'a perdu qu'une seule rencontre sous la houlette de Conte : un match amical face au Portugal.

Une victoire contre l'Italie serait donc bonne à prendre, surtout à présent que les Italiens ont redressé la barre après une Coupe du Monde décevante. Cependant, l'Italie a la réputation d'être une « équipe de tournoi » qui ne commence à bien jouer que lorsqu'il y a un véritable enjeu. Une défaite en match amical contre la première puissance mondiale ne s'apparenterait pas à une catastrophe pour elle.

Même si elle possède toujours le titre de championne d'Europe, l'Espagne n'est plus aujourd'hui l'équipe incontestée qui dominait la planète foot de la tête et des épaules. De 2008 à 2012, La Roja a remporté tous les grands tournois avant de s'effondrer lors de la dernière Coupe du Monde au Brésil. Aujourd'hui, il reste bien peu de traces de l'inaccessible jeu tikitaka dicté sous l'impulsion de Xavi et d'Iniesta ainsi que de l'instinct de buteur de Torres ou Villa. Et même des stars comme Fàbregas et Piqué semblent moins intouchables.

Depuis cette funeste Coupe du Monde au Brésil, l'Espagne a réalisé un parcours quasiment sans faute en qualification. Seule la Slovaquie est parvenue à surprendre La Roja. En revanche, l'Espagne fut moins intraitable en matches amicaux. Elle a en effet perdu contre la France, l'Allemagne et même les Pays-Bas qui, pour rappel, ne sont pas parvenus à se qualifier pour l'Euro. Seul le Costa Rica a dû s'avouer vaincu face aux Ibériques en amical.

Mardi, la Belgique aura en plus à cœur de battre l'Espagne, équipe qu'elle a déjà affrontée à 22 reprises, mais contre laquelle elle n'a remporté que cinq victoires. Son dernier succès en date remonte à la légendaire Coupe du Monde au Mexique en 1986, mais est comptabilisé comme un match nul dans les statistiques. Au terme du temps réglementaire, le marquoir affichait en effet 1-1. Jean-Marie Pfaff a ensuite arrêté le tir au but d'Eloy Olaya avant que Leo Van Der Elst ne propulse la Belgique en demi-finales. Après cet exploit, les Diables n'ont plus jamais battu La Roja malgré qu'à trois reprises, ils se sont retrouvés dans le même groupe qualificatif que les Espagnols.

A voir la sélection belge de Wilmots, tout porte à croire que le sélectionneur et les joueurs souhaitent offrir du spectacle à leur public. Certes, des piliers comme Fellaini et Courtois ne seront pas sur le terrain en raison de blessures, mais d'autres joueurs auront l'occasion de se montrer. Kums par exemple pourrait dépanner au poste de Fellaini dans le sillage de ses prestations cinq étoiles en Ligue des Champions. De retour de blessure, Dembélé est dans la forme de sa vie à Tottenham Hotspur. D'ailleurs, le médian a plongé Anderlecht dans le désarroi la semaine dernière en signant le but de la victoire des siens en Europa League et a joué un match du tonnerre contre Arsenal. S'il reproduit de telles prestations avec les Diables rouges, il posera un véritable problème de luxe à Wilmots. Reste à espérer que ce luxe sera synonyme de jolies rencontres contre ces grands noms d'Europe.

Belgique – Italie, vendredi 13 novembre à 20h45.

Belgique – Espagne, mardi 17 novembre à 20h45.