Jeff Daniels, le présentateur polyvalent de The Newsroom

par
Kevin
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La deuxième saison de The Newsroom, une série très convaincante qui nous offre un regard derrière les écrans du bulletin d'informations fictif «News Night» est désormais dans les bacs. Cette série est synonyme d'histoires connexes et de dialogues intelligents, écrits par Aaron Sorkin, à qui l'on doit déjà de gros succès comme The West Wing (À la Maison-Blanche) et The Social Network. Jeff Daniels n'y est pas non plus étranger. Quand on le voit interpréter le très sérieux présentateur, on a du mal à croire qu'il a jadis joué aux côtés de Jim Carey dans Dumb and Dumber. Raison de plus pour se pencher sur la carrière de cet acteur aux multiples talents.

Jeff Daniels est né en 1955. Son père était marchand de bois et aussi le maire de la petite ville de Chelsea dans l'État du Michigan. C'est à la Central Michigan University qu'il est attiré par l'art dramatique, il y participe à plusieurs pièces de théâtre. Ayant trouvé ce qui le passionne, il décide de quitter l'université pour aller suivre des cours d'art dramatique. Si cela n'avait pas marché, il aurait alors, comme il l'a dit lui-même, travaillé toute sa vie dans le commerce de bois de son père.

Mais, heureusement, le succès est au rendez-vous. En 1976, il s'inscrit à l'Eastern Michigan University pour y participer à quatre pièces de l'école d'art dramatique. Daniels y est remarqué par un metteur en scène invité, qui lui demande de venir jouer à New York au Circle Repertory Theatre. En 1977, sa carrière au théâtre décolle. Daniels joue tant à Broadway qu'ailleurs et reçoit des prix pour sa participation à Fifth of July et Johnny Got His Gun (Johnny s'en va-t-en guerre).

En 1981, Daniels franchit le pas du cinéma. Son premier rôle au grand écran, il l'obtient dans Ragtime. Le film suivant dans lequel Daniels joue est Terms of Endearment (Tendres passions), aux côtés de Jack Nicholson, Danny DeVito et John Lithgow. Terms of Endearment remporte l'Oscar du Meilleur Film et Daniels fait sa percée à Hollywood. Deux ans plus tard, Daniels décroche sa première nomination à un grand prix. Pour son rôle dans The Purple Rose of Cairo (La rose pourpre du Caire) de Woody Allen, il est nominé pour le Golden Globe du Meilleur Acteur dans une comédie, mais c'est finalement Jack Nicholson qui est récompensé.

Daniels s'est taillé une réputation d'acteur comique. C'est d'ailleurs ainsi qu'il présente en 1990 le légendaire programme comique Saturday Night Live. Mais Daniels ne s'est pas limité qu'aux comédies. En 1993, il interprète le rôle du Colonel Joshua Chamberlain dans le drame historique Gettysburg. Gettysburg aurait dû être une minisérie mais le producteur est tellement impressionné qu'il décide de le sortir au cinéma.

1994 est une année importante pour Daniels. Il joue dans de nombreux films comiques, mais qui ont aussi un petit côté dramatique. Il se démarque complètement de ce côté dramatique pour Dumb and Dumber, avec Jim Carrey. Ce film est un énorme succès mais pas son seul succès cette année-là. Daniels joue aussi dans le succès au box-office Speed, avec Keanu Reeves, Sandra Bullock et Dennis Hopper. Il remporte encore par la suite d'autres succès avec 101 Dalmatians (Les 101 Dalmatiens), Fly Away Home (L'envolée sauvage) et Pleasantville, mais des films comme Trial and Error (Le plus fou des deux) et My Favorite Martian (Mon martien favori) ternissent sa réputation et marquent un passage à vide dans sa carrière. Ce passage à vide a pour conséquence qu'il se consacre davantage au Purple Rose Theatre, qu'il avait fondé en 1991.

Le retour de Daniels se produit en 2005. Pour son rôle dans The Squid and the Whale (Les Berkman se séparent), il décroche sa troisième nomination au Golden Globe. Cette même année, il joue aussi aux côtés de George Clooney dans Good Night and Good Luck. À la fin de la décennie, il joue dans deux thrillers politiques: Traitor (Trahison) et State of Play (Jeux de pouvoir). En 2009, il revient aussi à Broadway dans God of Carnage (Le dieu du carnage), où il joue notamment aux côtés de James Gandolfini.

C'est d'ailleurs Gandolfini qui lui conseille s'il veut un rôle sérieux à la télé, d'être chez HBO, où Gandolfini connaît la célébrité avec The Sopranos (Les Soprano). Daniels suit ce conseil et décroche le rôle principal de The Newsroom. La scène d'ouverture de The Newsroom montre immédiatement qu'il est LE bon acteur pour le rôle principal. Le personnage de Daniels y répond de façon sublime et éloquente à la question «Pourquoi l'Amérique est le meilleur pays au monde?». Son rôle dans The Newsroom vaut à Daniels pas mal de nominations en tant que Meilleur Acteur. En 2013, il décroche l'Emmy du Meilleur Acteur, dans The Newsroom.

Si vous voulez voir Jeff Daniels à l'œuvre et que vous ne voulez pas attendre la sortie de Dumb and Dumber De, vous pouvez ramener chez vous à partir du 5 novembre la deuxième saison de The Newsroom en Blu-ray ou en DVD.