«Opération miracle» pour sauver de l’extinction le marsouin du Pacifique dont il reste moins de 20 individus

Surnommé la «vaquita marina» (la «petite vache marine», son nom en espagnol), le marsouin du Pacifique est le mammifère marin le plus menacé du monde. Des grands moyens sont mobilisés pour tenter de le sauver.

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AFP avec rédaction en ligne
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Un bateau, un avion, des canots d’interception rapide: la marine mexicaine est à la manœuvre dans le golfe de la Basse-Californie (nord-ouest) pour éviter l’extinction du mammifère marin le plus menacé au monde, le marsouin du Pacifique, sous la pression des États-Unis et de l’acteur Leornardo Di Caprio.

Dès le lever du jour, au large de la ville de San Felipe, les marins traquent les pêcheurs illégaux autour de la «zone de tolérance zéro», sanctuaire de la «vaquita marina» (la «petite vache marine», son nom en espagnol).

Il reste entre six et 19 vaquita marina

Phocoena sinus est le plus petit cétacé du monde (1,5 mètre, 50 kilos), et aussi le plus menacé, à tel point que des environnementalistes redoutaient son extinction dès cette année.

Il ne resterait qu’entre six et 19 individus, menacés d’étouffement dans les filets des pêcheurs en quête d’une autre espèce très convoitée, le poisson totoaba.

Dès l’aube, des marins et des fonctionnaires vérifient que les pêcheurs disposent d’un permis en règle pour pêcher des espèces autorisées, comme la corvina. La marine affirme qu’elle a récupéré 70 filets depuis le début de l’année, contre 172 sur l’ensemble de 2021.

Durant un parcours en mer organisé fin mars avec la presse, dont l’AFP, l’heure est presqu’à l’optimisme chez les acteurs de cette «Opération miracle» lancée en 2015. «Nous voyons une réduction spectaculaire des filets de pêche illégale», explique à l’AFP le directeur exécutif de l’ONG Sea Shepherd, Chuck Lindsey.

«Les efforts de ces trois ou quatre derniers mois signifient que la ’vaquita’ dispose de chances de survie comme jamais ces dernières décennies», ajoute le représentant de l’ONG américaine, qui travaille avec la marine mexicaine.

Un enjeu diplomatique

La préservation du marsouin du Pacifique est devenu un enjeu diplomatique. En février, les États-Unis ont officiellement demandé au Mexique de lancer des «consultations» au sujet de cette espèce en voie d’extinction.

Le Mexique a promis des actions coordonnées pour sauver l’espèce.

Un autre Américain a pris à cœur la cause des «vaquitas», que l’on ne trouve qu’au large des côtes de la mer de Cortès, à quelque 500 km au sud-est d’Hollywood: Leonardo di Caprio.

L’acteur du film «Déni cosmique» (Don’t look up) sur le déni du dérèglement climatique a produit un film sur la lutte contre l’extinction des «vaquitas» et des totoabas, «Sea of Shadow».