Présenté par Native

Le Dr Ngbenga témoigne de la crise du coronavirus en RD Congo

En Afrique, le nombre d'infections au coronavirus reste relativement limité pour le moment. Néanmoins, ce virus touche les pays où travaille Lumière pour le Monde, notamment la RD Congo. Lumière pour le Monde est une ONG belge agréée qui, avec ses partenaires locaux en Afrique, lutte contre la cécité. Le Dr Jean-Marie Ngbenga, coordinateur de Lumière pour le Monde en RDC, témoigne de l'impact de la pandémie sur la vie et le travail dans le pays.

  « Si la pandémie de COVID-19 pénètre profondément dans notre pays, où les soins de santé sont de qualité inférieure et les établissements qui les prodiguent, mal équipés, nous risquons une catastrophe médicale et humaine, » déplore le Dr Ngbenga. Le médecin congolais souligne qu'un confinement est impossible : « Parce que les gens sont obligées de vivre au jour le jour et pour vivre au jour le jour, il faut sortir de chez soi, aller chercher de l'argent, chercher à manger pour nourrir sa famille. » Les prix des produits de base ont considérablement augmenté à cause de la crise du coronavirus. Ils sont trois, voire quatre fois plus chers. Le Dr Ngbenga s'inquiète surtout des conséquences sur les personnes les plus vulnérables : « Au-delà de la catastrophe sanitaire qu'entraîne cette crise, il faut s'attendre à un véritable désastre socio-économique. »

Que fait Lumière pour le Monde ?

Près de 26 millions de personnes dans les pays en développement souffrent d'une forme de cécité évitable. Lumière pour le Monde est une ONG belge agréée qui lutte contre la cécité avec ses partenaires locaux en RDC, au Rwanda et en Tanzanie.

Toutes les cliniques partenaires de Lumière pour le Monde restent ouvertes pendant cette crise pour fournir des soins oculaires urgents. Cependant, le Dr Ngbenga remarque que de nombreux patients se rendent à la clinique dans un état de dénuement total. Heureusement, le service social veille à ce que tous les patients reçoivent un traitement. En concertation avec le patient, l'assistant social évalue sa contribution dans les frais d'opération et de traitement. Le reste est pris en charge par le service social. Cependant, les revenus propres des cliniques diminuent. « Le service social pourra être débordé d'ici peu, » s'inquiète le Dr Ngbenga. À long terme, cette situation n'est pas tenable.

Le Dr Francine Nday est ophtalmologue à la clinique Sainte-Yvonne de Lubumbashi, en RDC. Elle nous explique également la situation alarmante dans son pays.