De courageux ophtalmologues congolais se mobilisent contre la cécité même pendant la crise du coronavirus
Que fait Lumière pour le Monde ?
Près de 26 millions de personnes dans les pays en développement souffrent d'une forme de cécité évitable. Cela signifie que leur déficience visuelle est directement liée à la pauvreté ou au manque de soins de santé de qualité. Lumière pour le Monde est une ONG belge agréée qui lutte contre la cécité avec ses partenaires locaux en Afrique. L'organisation soutient des projets en RDC, au Rwanda et en Tanzanie.
Bien que la crise du coronavirus ait clairement un impact sur le fonctionnement des cliniques partenaires de l'ONG, celles-ci restent ouvertes pour fournir des soins oculaires urgents. Les équipes médicales sont plus motivées que jamais d'aider tous les patients. Toutefois, la situation actuelle pose des défis nombreux et difficiles.
Les cliniques partenaires de Lumière pour le Monde prennent toutes les précautions nécessaires pour prévenir la propagation du virus et protéger leur personnel. © Lumière pour le Monde
Les cliniques partenaires de Lumière pour le Monde prennent toutes les précautions nécessaires pour prévenir la propagation du virus et protéger leur personnel. © Lumière pour le Monde
Crise sanitaire et désastre social
Plusieurs facteurs rendent de nombreux Congolais très vulnérables face à la pandémie. Ils ont beaucoup moins de chances d'accéder aux soins de santé : six fois moins qu'en Europe de l'Ouest. Bon nombre d'entre eux ne disposent pas non plus d'un accès suffisant à de l'eau propre pour se laver les mains. Le pays souffre aussi d'une pénurie de matériel médical et de personnel qualifié. La sécurité sociale sur laquelle ils peuvent compter est inexistante. Enfin, la majorité de la population a besoin d' « emplois informels » pour survivre. Il est donc très difficile d'exiger de ces personnes qu'elles se conforment à des mesures de confinement strictes.
Le coronavirus aura non seulement un impact sur la santé des personnes les plus vulnérables dans certains pays d'Afrique, mais aussi des conséquences socio-économiques encore plus importantes. Cette crise a entraîné une hausse des prix des denrées alimentaires dans plusieurs pays. Celle-ci touche particulièrement les personnes à faibles revenus. En RDC, certaines d'entre elles sont confrontées à un choix draconien : tomber malade à cause du coronavirus ou mourir de faim.
Docteur Francine : « Nous ne voulons exclure aucun patient pour des raisons financières. »
Le docteur Francine Nday est ophtalmologue à la clinique Sainte-Yvonne de Lubumbashi, en RDC. Elle nous explique les difficultés qu'elle et son équipe rencontrent :
« Notre clinique traverse une période difficile. Nous avons moins de patients, ce qui provoque une diminution considérable des revenus propres de la clinique. De plus, les patients nécessitant une opération oculaire urgente sont souvent très pauvres et incapables de payer leur traitement. Heureusement, ils peuvent compter sur notre service social. Celui-ci nous permet de ne pas renvoyer des patients chez eux sans leur fournir un traitement. »
L'ophtalmologue nous transmet ici le témoignage d'une patiente qu'elle a reçue récemment : la petite Yohari et sa maman Rose. Du haut de ses trois ans, la fillette est blessée à l'il suite à un accident de jeu. L'il droit de Yohari est gravement endommagé. Si elle n'est pas opérée de toute urgence, elle restera aveugle de cet il. Sa mère est très inquiète car sa famille n'a pas les moyens financiers de payer l'opération.
Envie de découvrir la fin de l'histoire de la petite Yohari ? Visitez notre site internet !
L'il droit de Yohari, trois ans, est gravement endommagé. Si elle n'est pas opérée de toute urgence, elle restera aveugle de cet il ! © Lumière pour le Monde