Rencontre avec Lola Haro se produira à la Gare du Nord dans le cadre du Listen Festival

Du 30 mars au 3 avril, le Listen Festival va enchaîner les événements dans de nombreux endroits emblématiques de la vie nocturne bruxelloise. Avec son affiche diverse, les organisateurs ont fait en sorte que le public en ait pour son argent, quels que soient ses goûts. Rencontre avec la DJ belge Lola Haro se produira à l’occasion du festival.

par
Sébastien Paulus
Temps de lecture 4 min.

Le monde de la nuit bruxellois reprend enfin son souffle, après de longs mois à ronger son frein durant la crise sanitaire. La DJ belge Lola Haro se produira à l’occasion du «Listen festival», qui célèbre la vie nocturne bruxelloise dans nombre de ses lieux emblématiques. La jeune Anversoise sera derrière les platines dans le hall Horta de la gare du Nord, pour une rave qui s’annonce mémorable.

Votre vie a été mise en pause ces deux dernières années à cause de la crise sanitaire. Comment vous êtes-vous sentie au moment de revenir sur scène il y a quelques semaines?

Lola Haro: «C’est à Londres que j’ai rejoué pour la première fois et j’étais très stressée. Les quelques jours avant la date, je n’arrivais pas à dormir parce que je pensais trop à ce que j’allais jouer, je me demandais si le public allait encore m’aimer. Mais une fois que j’étais derrière les platines, je me suis sentie à ma place à nouveau, où je pouvais m’exprimer comme je le voulais. Revoir les gens danser et être aussi heureux, ça m’a presque fait pleurer.»

Malgré votre jeune âge, vous vous êtes rapidement installée sur la scène électro belge. Est-ce que vous souhaitez continuer à suivre cette pente ascendante et, qui sait, devenir un aussi gros nom qu’une pionnière comme Charlotte De Witte ou Amélie Lens?

«La prochaine étape, c’est la création de mon label et l’organisation de mes propres soirées. Mais je ne sais pas si j’envie des DJ aussi célèbres, qui sont toujours loin de chez elles, qui jouent parfois cinq sets en une soirée, etc. Cela m’effrayerait et je pense que je me perdrais un petit peu dans tout ça. Je ne ressens pas du tout le besoin de devenir aussi ‘importante’, je veux simplement mixer toute ma vie, et j’aime beaucoup jouer dans des endroits très intimistes aussi.»

On retrouve de plus en plus de femmes derrière les platines. Est-ce que l’équité homme-femme dans les programmations est une chose à laquelle vous aspirez?

«J’ai le sentiment qu’il y a moins de femmes DJ et qu’il y a plus d’hommes dans le public de façon générale et que cela se ressent dans leur représentation. Il faut augmenter la représentation féminine derrière le booth et devant le booth. Ceci dit, je perçois tout de même qu’il y a de plus en plus de femmes dans ce milieu. Je ne suis pas partisane d’un 50/50, j’aimerais que cela puisse aussi être 60/40 ou 40/60, le but étant que tous les DJ soient accueillis indépendamment de leur sexe ou d’autres choses. Il faut rendre la scène plus accueillante et plus safe pour les femmes afin de continuer à soutenir l’équité.»

Le Listen festival célèbre de nombreux endroits de la vie nocturne bruxelloise. Mais vous jouerez dans un endroit atypique, puisque vous vous produirez dans le hall Horta de la Gare du Nord. Est-ce que ça rend ce set encore plus spécial?

«Je suis très heureuse de me produire dans le cadre Listen festival parce qu’il met à l’honneur Bruxelles, où je me produis souvent et que j’adore (Lola est Anversoise, NDLR) pour son ouverture d’esprit. Je trouve ça fou de jouer à Gare du Nord et je ne sais pas à quoi m’attendre. Je me suis retrouvée si souvent dans cette gare et je n’arrive pas à l’envisager comme un endroit où tout le monde va se retrouver pour faire la fête. Mais je suis sûr que ça va être mémorable.»

Le Listen festival met à l’honneur la vie nocturne bruxelloise

Depuis 2016, le Listen festival, qui se revendique comme étant le premier festival urbain de musique électronique alternative à Bruxelles, ravit des fans de musique toujours plus nombreux. Se voulant éclectique, il propose une programmation présentant une ligne éditoriale qualitative et exigeante alliant hip-hop, house, techno mais aussi des sons du monde entier. Avec l'arrivée de ces nouveaux collectifs, labels et curateurs, Listen fait une fois de plus le lien entre tous les styles et toutes les orientations musicales.

Dans le cadre de son festival, Listen prévoit un programme de quatre jours hébergé par iMAL sous le nom de «Night Signals». À travers des discussions, tables rondes et témoignages, ce programme veut esquisser des réponses à la question: «Que désirons-nous comme vie nocturne pour demain?». Night Signals fait partie intégrante du projet Listen qui a comme mission de fédérer le monde de la nuit bruxelloise par le biais de la musique.

Entre fêtes jusqu’au bout de la nuit et réflexions sur la vie nocturne que l’on veut pour demain à Bruxelles, le Listen festival promet d’être un des temps forts du printemps.

Plus d’informations sur listenfestival.be