Oscar & the Wolf sort «The Shimmer», son troisième album qui en dit le plus sur lui-même

Après «Entity» en 2014 et «Infinity» en 2017, Oscar & the Wolf fait son retour sur les devants de la scène avec «The Shimmer». Le phénomène de la scène belge à la renommée mondiale explore toujours le même univers envoûtant. En perpétuelle recherche de l’équilibre entre obscurité et lumière, Max Colombie se confie à propos de ses insécurités et de son rapport à la réalité.

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Le nom Oscar & the Wolf est là pour exprimer un contraste entre la lumière et l’obscurité. Comment cela se traduit dans votre personnalité?

«Mon côté lumineux, c’est d’être une personne qui tire toute son inspiration des bons moments que je vis avec mes amis et de la nature dont je profite autant que possible. Mon côté sombre se manifeste plutôt lorsque je tombe amoureux. C’est important qu’il existe toujours une certaine part d’ombre et de drames pour maintenir les sentiments en vie. Je me sens en vie quand il y a de l’obscurité autour de moi.»

Oscar & the Wolf est d’une certaine manière un fantasme. Est-ce que vous vous perdez parfois entre fiction et réalité?

«Mes amis me décrivent tout le temps comme quelqu’un de très rêveur et je n’en suis même pas conscient. D’une certaine manière, j’ai besoin de me perdre dans mon monde fictif pour être capable de performer en tant qu’Oscar & the Wolf. Lorsque je me réveille et que je bois mon café, je ne vois pas un artiste dans le miroir. Si je me sentais comme Max sur scène un jour, je prendrais mes jambes à mon cou car je suis quelqu’un de très timide.»

Depuis votre premier EP en 2012, comment sentez-vous que vous avez évolué?

«Je suis devenu plus conscient de ce que je dois faire pour être un meilleur artiste. Je suis aussi devenu moins sûr de moi parce qu’au plus on acquiert de connaissances, au plus l’innocence de notre enfance s’estompe et c’est quelque chose qui me fait très peur. Ce qui ne changera sûrement jamais, c’est mon univers très mélancolique. Je suis né comme ça et personne n’est capable de me détourner de cela. Je vis et survis pour la mélancolie.»

Pourquoi peut-on dire que «The Shimmer» est une sorte de montagne russe?

«Ça décrit toutes les saisons que j’ai vécues ces deux dernières années, tant au niveau de la météo que des émotions que j’ai ressenties. Certaines chansons sont comme un froid matin d’hiver, et d’autres font penser à l’été. C’est quelque chose que j’adore! Si je vivais à Los Angeles, je serais triste car la météo est toujours la même.»

«Ghost of you» est un titre que l’on ne retrouvait pas dans votre répertoire par le passé. La guitare très apaisante contraste avec un texte très lourd. C’est, comme à votre habitude, un jeu entre obscurité et lumière?

«Oui c’est toujours une histoire de balance entre ces deux pôles. ‘Ghost of you’ commence de façon très lumineuse, comme si l’on était encore au lit avec un rayon de soleil un dimanche matin, et puis je chante quelque chose à propos d’une histoire d’amour beaucoup plus sombre. La guitare inspire l’amour, et les paroles parlent de la peur de celui-ci.»

Vous revenez sur scène pour une tournée européenne. Comment vous sentez-vous?

«Je suis très effrayé à l’idée de retourner sur scène, je ne sais plus comment je dois me comporter, je ne sais pas si j’arriverai à reproduire ce que je faisais par le passé. À côté de cela, j’ai ce désir profond de me reconnecter avec le public parce que cela me nourrit émotionnellement. Le fait de sentir cette unité dans le public, de voir que les gens sont liés par quelque chose de plus grand qu’une simple musique, c’est ce que je désire créer sur scène. Malgré mes doutes, ça me manque beaucoup!»

En 2018, vous enchaîniez deux soirs à guichets fermés au Sportpaleis d’Anvers. Pourquoi cette salle est-elle spéciale à vos yeux?

«Quand j’étais petit, j’ai vu Rihanna, Beyoncé et Céline Dion là-bas, donc c’est un sentiment indescriptible de me retrouver sur cette scène. Je n’en croyais pas mes yeux lorsque je m’y rendais et je me disais que c’est quelque chose que je rêverais de faire, tout en me rappelant que c’était impossible. Et maintenant j’y suis, mais je ne le réalise pas.»

En quelques lignes

«The Shimmer», le troisième album d’Oscar & the Wolf, est sans doute celui qui nous en dit le plus sur Max Colombie. Dans ce dernier, il explore des façons de faire de la musique qu’il n’avait jamais tenté auparavant et est plus hétérogène que jamais. Les titres marqués au fer rouge par l’ADN Oscar & the Wolf sont toujours aussi efficaces, mais se retrouvent accompagnés de chansons qui sortent de ce moule. La balade au fil des saisons suggérée par l’artiste est une métaphore que l’on aurait parfaitement pu formuler, tant elle se rapproche de la proposition de cet album très réussi.