Milow sort son septième album : «J’espère faire de la musique jusqu’à la fin, comme Arno»

Les deux ans de crise sanitaire nous ont tous au moins un peu changés, et Milow ne fait pas exception. Le Belge revient avec un septième album intitulé «Nice to Meet You», qui a été écrit durant ces temps troubles. L’occasion pour l’artiste de composer des chansons beaucoup plus heureuses que par le passé, en abordant aussi des sujets plus personnels, comme le décès de son batteur, survenu l’année dernière.

par
Sébastien Paulus
Temps de lecture 4 min.

C’est un drôle de nom pour un septième album «Nice to Meet You», d’où vient-il?

«Ce ne sont pas des mots creux, j’ai vraiment le sentiment que j’ouvre un nouveau chapitre et ces deux années m’ont profondément changé. Ces 12titres sont le résultat de ce changement. Cela a donc été une immense remise en question qui m’a rappelé les raisons pour lesquelles je suis musicien. Je veux donc à nouveau me présenter, et démarrer une nouvelle histoire avec mon public.»

On n’a jamais connu un album aussi joyeux de votre part. Vous aviez besoin de diffuser des bonnes ondes? Est-ce simplement lié à votre état d’esprit du moment?

«Il y a huit ou neuf mois, j’étais rempli d’incertitudes par rapport à la crise sanitaire. À présent, cela semble être plus positif, mais j’ai appris à faire preuve de prudence. Si je peux effectivement remonter sur scène bientôt, je serai le plus heureux des hommes. Je me rends compte de l’importance de savourer ces moments-là, car je ne veux pas sortir de ce type de périodes heureuses en réalisant que je n’en ai pas profité du mieux que je pouvais.»

Vous dédiez le dernier titre de l’album à Oscar, votre batteur décédé d’un cancer du pancréas l’année dernière. Était-ce difficile de consacrer un morceau à cet épisode douloureux, ou peut-on dire que ça a été une forme de thérapie?

«Après l’annonce de sa maladie, j’ai décidé d’écrire ce morceau pour partager de la musique une dernière fois avec lui. Nous avons enregistré une version du morceau où il joue, et c’était magique comme moment. C’était trois semaines avant son décès et il était très malade, mais il a joué la chanson trois fois, devant ses filles et les musiciens, qu’on peut considérer comme une vraie famille. Je garderai ce souvenir pour toujours.»

Ce drame a dû tout bousculer dans l’écriture de l’album…

«À l’origine, j’avais envie de faire un album avec uniquement des ondes positives et des chansons heureuses. Mais Oscar étant décédé, ça ne me semblait pas juste de ne faire que cela, car ça ne correspondait pas réellement à mon état d’esprit du moment. Le fait de lui consacrer un morceau m’a aussi permis de me lancer dans l’écriture de chansons beaucoup plus intimes comme ‘Nice to Meet you’, que je n’aurais jamais sortie auparavant. Cela m’a refait penser aux raisons pour lesquelles je faisais de la musique.»

Pensez-vous continuer dans cette direction toujours plus personnelle à l’avenir, ou voulez-vous toujours garder une certaine distance?

«Je sens déjà que ça a beaucoup changé depuis deux ans et j’ai essayé d’analyser ce qui se passait dans ma tête. Je me sens bien donc je pense continuer à aller dans cette direction, mais je sais qu’il me reste un certain nombre de filtres. C’est en continuant d’écrire des chansons que je finirai peut-être par m’en délester.»

Cela doit être agréable de découvrir que vous pouvez encore ouvrir de nouvelles portes après 15 ans de carrière…

«C’est aussi dû au fait que j’adore ce que je fais et j’espère le faire jusqu’à la fin, comme Arno. Ce n’est pas une décision, c’est une passion; c’est un marathon, pas un sprint. Je suis sûr que si je continue à suivre mon intuition, je parviendrai à m’inscrire dans le long terme. J’ai eu la chance de pouvoir me reposer sur des tubes qui m’ont donné une liberté créative et financière, ce qui est intrinsèquement lié.»

Vous êtes reparti depuis quelques semaines pour une série d’environ 25 dates avec votre groupe. Quelles sensations avez-vous de revenir sur scène?

«Je réalise qu’être sur scène presque chaque soir me donne une inspiration inimaginable. Ça m’apporte aussi une tranquillité intérieure qui pourrait presque sembler étonnante. Je sais que c’est ce que je veux faire et c’est ce que je préfère: être sur la route, raconter des histoires, partager avec le public. Même lorsque les concerts se déroulaient en bulles, j’ai senti que je me devais de venir sur scène, que je devais être là pour le public, mais aussi pour mes musiciens et pour mes techniciens.»

En quelques lignes

Pour ce septième album, Milow nous emmène dans un univers beaucoup plus lumineux et léger que d’accoutumée. «Nice to Meet you» est l’occasion pour lui de resserrer ses liens avec le public et de partager avec lui une nouvelle histoire. On ressort de l’écoute de cet album avec un sourire un peu niais, à l’image de sa musique. Désormais, l’artiste anversois est (re)parti à la rencontre de son public qui semble conquis par le Milow version 2.0.