Jungle se confie sur son dernier album: «Notre musique a toujours tenté d’alléger l’ambiance»

Si, en début d’année, le tube «Keep Moving» avait mis notre envie contenue de nous éclater à rude épreuve, c’était aussi l’excellent prélude de leur troisième album. Le groupe soul londonien Jungle a trouvé avec ce titre le chemin vers le grand public, après avoir mûri pendant des années en tant que perle de l’indie savourée par les hipsters. Metro a rencontré Josh Lloyd-Watson, co-fondateur, pour parler de leur troisième opus.

par
Quentin Soenens
Temps de lecture 3 min.

Votre troisième album a été baptisé «Loving In Stereo»: quelle est la signification de ce titre?

Josh Lloyd-Watson (photo à gauche): «Le titre a une connotation personnelle. L’album porte le nom de la première chanson que T (Tom McFarland, ndlr.) et moi, nous avons écrit ensemble -nous avions alors 14 ans. C’était notre toute première création ensemble, donc la boucle est bouclée.»

L’année 2020 s’est en grande partie écoulée pendant que nous fuyions la pandémie entre nos quatre murs. Comment avez-vous réussi à trouver pendant la série de confinements l’énergie, la créativité et l’inspiration pour un disque aussi enjoué?

«J’aimerais d’abord faire un rectificatif. On dit partout que «Loving In Stereo» a été écrit pendant le confinement, mais c’est faux! L’album était déjà en grande partie élaboré avant la pandémie, le coronavirus a ensuite mis un frein au processus de réalisation. Cela ne s’est pas mal passé au final: d’une manière ou d’une autre, nous avons eu plus de perspective sur l’ensemble, après quoi nous avons peaufiné quelques chansons. Le disque a eu l’opportunité de mûrir. Mieux, il a bonifié.»

Le disque a gagné en positivité, et ces rayons de soleil font en tout cas du bien après la tempête coronavirus.

«Je pense que -étrangement- rien n’arrive par hasard. (il jubile) Le monde aspirait à un peu de positivité. Vous savez, notre musique a toujours tenté d’alléger l’ambiance.»

Où avez-vous puisé votre inspiration pour cet album?

«Nous avons essayé de mettre des mots sur nos sentiments. Nous voulions aussi cette fois prendre un chemin différent avec Jungle. La question clé au début du processus de réalisation était dès lors: ‘Comment pouvons-nous hausser Jungle à un autre niveau?’ Une grande partie de ce renouveau consiste par exemple en l’utilisation d’autres rythmes.»

Votre décision de lancer votre propre label s’inscrit-elle dans cette envie d’innover?

«Tout à fait. Nous nous sentions prisonniers avec notre label précédent (XL Recordings, ndlr.). Dans les grandes firmes de disques, tout tourne finalement autour du gain, et l’artiste vient toujours en tout dernier.» «En fin de compte, la musique pour nous, c’est la liberté et la foi en nos propres capacités. Nous ne voulions plus figurer sur la liste du personnel d’un grand label. Nous suivons désormais notre propre voie, à nos propres conditions. Vous savez, plus vous vieillissez, moins vous avez besoin de l’approbation des autres et vous ne voulez plus être un rouage de la machine.»

Pour terminer sur une note positive: «Quand on fait de la musique, il y a de l’espoir», c’est ce que vous avez écrit dans le communiqué de presse accompagnant le disque. Que voulez-vous dire par là?

«Nous essayons d’être pleins d’espoir avec notre musique, parce que l’espoir inspire. L’espoir, c’est ce qui fait vivre les gens et aspirer à plus. Pour nous, la musique tourne autour de l’évasion: elle a la force de vous téléporter ailleurs, d’influencer votre humeur. En tant qu’artistes, nous aimons croire que notre musique peut faire cette différence.»

Jungle se produira le 29 janvier 2022 à Forest National.