Julien Doré fait son grand retour devant le public belge: «Je me sens connecté à la Belgique»

Cela faisait près de cinq ans que Julien Doré ne s’était pas retrouvé sur scène, et l’artiste profite de chaque instant depuis le début de sa tournée il y a deux semaines. Ce week-end, il se produira deux soirs d’affilée à Forest National, pour des retrouvailles avec le public belge. Le chanteur se confie au sujet de ce retour aux affaires, vécu comme une véritable résurrection.

par
Sébastien Paulus
Temps de lecture 4 min.

Cela fait un peu plus de deux semaines que vous êtes entré dans ce tourbillon qu’est la tournée, comment ça se passe?

Julien Doré: «Je vis quelque chose d’unique tous les soirs avec le public. Cela fait huit concerts que je suis sur la route et c’est exceptionnel de revenir après quatre ans d’absence, ça me touche beaucoup après tout ce que l’on a vécu. On travaille sur le spectacle depuis deux ans donc c’est une immense fierté de pouvoir le présenter.»

Est-ce que c’est le spectacle le plus abouti de votre carrière?

«Oui complètement! Ce n’est pas simplement le concert qui découle de mon album sorti en 2020, ‘aimée’, le show retrace tout le chemin que j’ai parcouru depuis ‘La Nouvelle Star’, il y a déjà 15 ans de ça. On a beaucoup travaillé pour que ça soit deux heures d’intense partage avec le public et tous les soirs, je constate qu’il existe une énergie folle dans la foule!»

Pensez-vous que ces deux ans de crise sanitaire ont eu un impact sur l’attitude du public en concert?

«C’est une évidence. Cela m’a profondément marqué que certaines activités soient subitement considérées comme non-essentielles. Les gens réalisent que ce qu’ils pensaient acquis pouvait leur être enlevé demain. Pas dans 20, 30 ans à cause d’autres crises, non: demain! Du coup forcément, ils savourent d’autant plus et ils en profitent comme jamais ils en ont profité par le passé, ça a une saveur toute particulière. Ça vaut pour les concerts, mais pas seulement: le cinéma, les soirées, les bars, boire un thé avec sa grand-mère. Ce sont des choses dont on profite beaucoup plus que par le passé.»

Depuis le début de la tournée, vous exprimez de façon très ouverte ce que ce retour sur scène vous fait ressentir. Est-ce qu’avec le temps, vous sentez que vous êtes de moins en moins pudique par rapport à vos sentiments?

«C’est une très bonne remarque parce que je ressens que c’est complètement le cas. Par le passé, je me posais toujours la question de savoir si c’était bienvenu ou pas de me livrer de la sorte parce que j’avais peur d’en faire trop. Puis avec le temps, j’ai fini par me dire que si les gens me suivaient de la sorte, c’était parce qu’ils m’appréciaient pour la personne que j’étais. Et ma personne, c’est un gars normal qui cuisine un petit plat chez lui dans les Cévènes, entouré de ses deux chiens Simone et Jean-Michel. Du coup si j’ai envie de partager ça, ou de partager les sentiments merveilleux que le public me fait ressentir depuis le début de la tournée, je le fais!»

Vous parliez récemment de bulle créée avec le public lors des concerts. Comment fait-on pour rendre ce moment privilégié, au point de parler de bulle, quand on est face à une foule immense?

«Je dirais que tout se joue dans l’intensité du regard. Pendant un concert, je bouge dans tous les sens, je fais du piano-voix, du guitare-voix, mais ce qui compte réellement, c’est ce qui se passe dans mes yeux, parce que ça ne trompe jamais. Sur scène, ce qui est essentiel, c’est de faire comme Simone et Jean-Marc, à savoir de fonctionner à l’instinct.»

Après vos deux dates à Forest National ce week-end, vous terminerez la tournée «aimée» au même endroit à la fin de l’année. C’est symbolique de finir à Bruxelles?

« Il y a encore un long chemin à parcourir avant cette date à Bruxelles, mais oui, la Belgique est un endroit qui m’est cher. Je me suis toujours senti connecté à la Belgique parce que dès le début de ma carrière musicale, j’ai été super inspiré par des groupes comme Sharko, ghinzu et Girls in Hawaii. L’accueil qui m’a été réservé ici a toujours été très chaleureux, donc je suis ravi d’être de retour.»